Joe Biden s’est rendu à Uvalde, au Texas, dimanche, ville endeuillée après la fusillade qui a tué 19 enfants et deux adultes dans une école, mardi. Il a rencontré les familles des victimes et des responsables locaux.
Joe Biden était en visite, dimanche 29 mai, dans la ville texane d’Uvalde, cinq jours après la tuerie dans une école primaire qui a choqué l’Amérique et relancé le débat sur les armes à feu.
À la sortie de l’église où le président démocrate, catholique pratiquant, et sa femme Jill Biden venaient d’assister à une messe, plusieurs voix ont scandé : “Faites quelque chose !” “Nous le ferons”, a répondu rapidement le président.
Le couple avait entamé sa visite à l’école primaire Robb, lieu de l’un des pires massacres en milieu scolaire aux États-Unis. Dix-neuf enfants et deux enseignantes sont tombés mardi sous les balles de Salvador Ramos, 18 ans.
Joe et Jill Biden ont déposé un bouquet devant des croix portant les noms des victimes, presque submergées de fleurs, avec çà et là une peluche. Puis le couple, visages douloureux derrière leurs lunettes noires, a passé en revue une rangée de grandes photos montrant les visages des enfants fauchés, âgés de 9 à 11 ans.
Les Biden ont plus tard passé près de trois heures avec des familles de victimes, à l’abri des caméras et des regards.
Fusillade au Texas : Joe Biden à Uvalde, ville endeuillée
Perdre un enfant
Joe Biden s’est donc retrouvé plongé dans le deuil, avec une dimension intime. “Perdre un enfant, c’est comme si l’on vous arrachait une partie de votre âme”, avait-il dit mardi, lui qui a perdu une fille encore bébé dans un accident de voiture, et un fils d’un cancer à l’âge adulte.
Joe Biden a peut-être, lors de sa longue entrevue avec elles, réussi à réconforter un peu les familles. Mais le démocrate de 79 ans ne peut pas faire grand-chose de plus, dans un pays où il y a plus d’armes en circulation que d’habitants.
Ricardo Garcia, 47 ans, employé à l’hôpital d’Uvalde, y travaillait le jour du drame. “J’ai vu des choses terribles. De petits enfants morts. Je n’arrive pas à ôter de ma tête le hurlement des mamans à qui l’on annonçait la mauvaise nouvelle”, raconte-t-il. “Je suis content que (le président) soit là. Nous sommes honorés. Mais il faut arrêter de vendre des armes, point final. Au Texas aujourd’hui vous ne pouvez pas acheter de tabac à 18 ans mais vous pouvez avoir des armes. Ce n’est pas normal”, ajoute-t-il.
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Joe Biden voudrait briser cette sinistre routine de l’Amérique, bouleversée à intervalles réguliers par des fusillades sans que des réformes significatives ne suivent.
“Je sens un état d’esprit différent”, a voulu croire Dick Durbin, sénateur démocrate, interrogé dimanche par CNN. Les démocrates doivent convaincre quelques républicains pour obtenir la majorité qualifiée nécessaire au Sénat, et légiférer au moins sur l’accès aux armes semi-automatiques.
La tâche sera ardue. Vendredi, des ténors du camp conservateur, dont l’ancien président Donald Trump, ont défilé à la convention du puissant lobby pro-armes NRA, se ralliant au mantra du chef de file de l’organisation. “La seule chose qui arrête un méchant avec une arme c’est un gentil avec une arme”, avait déclaré Wayne LaPierre.
Avec AFP