Des coupures d’électricité en Inde et au Pakistan ont aggravé, vendredi, les conditions de vie de millions d’habitants, déjà accablés depuis plusieurs semaines par une vague de chaleur record que les experts lient au changement climatique.
Une vague de canicule qui sévit depuis plusieurs semaines en Inde et au Pakistan a conduit, vendredi 29 avril, à des coupures d’électricité dans les deux pays, aggravant les conditions de vie de millions d’habitants.
Les mois de mars et d’avril, exceptionnellement chauds, ont fait grimper la demande énergétique en Inde et plus particulièrement au Pakistan, si bien que les centrales électriques manquent à présent de charbon pour répondre à la demande.
Plusieurs villes pakistanaises ont ainsi subi jusqu’à huit heures de coupure de courant par jour la semaine dernière, tandis que des zones rurales enregistraient des délestages la moitié de la journée.
“Il y a une crise de l’électricité et des délestages dans tout le pays”, a déclaré le ministre de l’Énergie, Khurram Dastgir Khan, évoquant les pénuries et des “défaillances techniques”.
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Or, les températures devraient dépasser de 8 °C la normale saisonnière dans certaines parties du Pakistan, pour culminer à 48 °C dans certaines zones du Sind rural mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise.
Possibles coupures d’électricité dans les hôpitaux de Delhi
Les scientifiques affirment qu’en raison du changement climatique, les canicules sont plus fréquentes mais aussi plus sévères.
Dans la mégalopole indienne de New Delhi, où la température a atteint 43,5 °C vendredi, les autorités estiment qu’il reste “moins d’un jour de charbon” en stock dans de nombreuses centrales électriques.
“La situation dans toute l’Inde est désastreuse”, selon Arvind Kejriwal, ministre en chef de Delhi, qui a mise en garde contre de possibles coupures dans les hôpitaux et le métro de la capitale. L’Inde a même annulé certains trains de voyageurs pour accélérer l’acheminement du charbon vers les centrales électriques, selon Bloomberg News.
Les réserves de charbon des centrales indiennes ont en effet diminué de près de 17 % depuis début avril, tombant à à peine un tiers des niveaux requis, selon la même source.
Feux de forêt autour de la ville où réside le dalaï-lama
À Calcutta, dans l’est de l’Inde, après des malaises en série dans les transports en commun, de l’eau sucrée a été distribuée aux passagers.
“Sans pluie depuis plus de 57 jours, Calcutta est en proie à la plus longue période de sécheresse de ce millénaire”, affirme Sanjit Bandyopadhyay du Centre météorologique régional.
À cette époque de l’année, dans les régions d’altitude de l’État de l’Himachal Pradesh, de la pluie, de la grêle et même de la neige tombent normalement mais depuis deux mois, pas une goutte d’eau et les températures battent des records.
Conséquence, des centaines d’incendies ont réduit des forêts de pins en cendres, notamment autour de Dharamsala, la ville où réside le dalaï-lama.
“La plupart de ces incendies sont des feux de terre qui se propagent dans les forêts de pins, les plus vulnérables aux incendies”, explique à l’AFP le chef des forêts de l’État, Ajay Srivastava. “Des équipes de pompiers travaillent d’arrache-pied pour éteindre ces feux et aussi pour sauver les animaux sauvages”, a-t-il ajouté, en précisant que les secours ont dû demander l’aide des riverains.
Un élixir rose pour étancher la soif
Pour les musulmans observant le ramadan, la chaleur a rendu le jeûne pénible.
Au coucher du soleil, les vendeurs ont fait un commerce florissant du Rooh Afza, un élixir rose et sucré en vogue depuis des générations dans le sous-continent pour étancher la soif.
La canicule a aussi entraîné la fermeture des écoles ou la réduction des horaires de classe.
À Patna, capitale de l’État du Bihar, les insolations ont augmenté ces dix derniers jours, tout comme le nombre d’enfants souffrant de fièvre, de vomissements et de diarrhée.
Les autorités ont ordonné l’arrêt des cours à 10 h 45 et recommandé de ne pas sortir l’après-midi.
Une plaie pour l’économie car si “les gens restent chez eux dans la journée, nous peinons à gagner notre vie”, résume un chauffeur de rickshaw, Rameshwar Paswan.
Avec AFP