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La Pologne doit mieux protéger les réfugiés ukrainiens face aux risques d'abus

L’ONG Human Rights Watch a alerté, vendredi, sur l’urgente nécessité de mieux protéger les réfugiés ukrainiens qui arrivent en Pologne, notamment les femmes, plus souvent victimes d’abus.  

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HWR tire la sonnette d’alarme. La Pologne doit renforcer “de façon urgente” ses mesures de prévention et de surveillance pour protéger les réfugiés ukrainiens sur son sol, en particulier les femmes, victimes de trafics, de violences et de viols, a mis en garde, vendredi 29 avril, l’ONG Human Rights Watch (HWR).

“Des mesures insuffisantes et incohérentes pour contrôler les véhicules et logements de particuliers proposés aux réfugiés augmentent les risques de trafic, d’exploitation et de violence sexiste”, estime HRW dans une enquête basée sur des entretiens avec vingt réfugiés, des volontaires et représentants d’ONG.

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>> “Guerre en Ukraine : au cœur d’un centre d’hébergement de réfugiés en Pologne”

Parmi les témoignages cités, celui d’une réfugiée de 29 ans qui a affirmé que les gérants d’un club où elle avait accepté un emploi de danseuse avaient tenté de la forcer à se prostituer. Quatre autres femmes interrogées ont également déclaré que  leurs employeurs avaient voulu les faire travailler sans rémunération. Le rapport rappelle aussi l’arrestation d’un Polonais accusé d’avoir violé une Ukrainienne de 19 ans qu’il hébergeait.

“Aucune mesure systématique n’a été mise en œuvre pour contrôler les transports ou logements privés (…). Il n’existe aucun système clair pour signaler les problèmes”, déplore HRW, observant que les difficultés pour trouver et payer un logement placent certains réfugiés en grand danger.

Services sociaux débordés 

“Abandonner cette responsabilité aux bénévoles et aux militants fait peser la charge de la sécurité des réfugiés sur des personnes bien intentionnées mais pour la plupart sans formation, sans les infrastructures ou le soutien nécessaires”, souligne Hillary  Margolis, chercheuse de l’ONG.

“Notre possibilité de contrôler les conducteurs (qui les prennent en charge) est limitée. Nous ne sommes pas la police”, déplore un bénévole, jugeant trop lentes les procédures de vérification des bases de données répertoriant les véhicules.

Concernant l’hébergement, “les efforts des bénévoles et du gouvernement ont réduit les risques, mais la vérification reste incohérente”, observe HRW. Ainsi les services sociaux de Varsovie, qui vérifient en personne les logements, sont débordés face aux milliers d’appartements à visiter.

>> À lire : “L’accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l’Histoire”

Par ailleurs, aucun des cinq centres d’accueil visités par HRW n’avait prévu de mesures “pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés”, médicaux ou psychologiques “après un viol ou des violences sexistes”.

Si les lois polonaises restreignent strictement l’avortement, la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a mis en place une ligne téléphonique d’assistance gynécologique, a assuré à HRW ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles.

L’organisation “Avortement sans frontières” a, de son côté, affirmé avoir aidé 267 femmes déplacées en Pologne à accéder à des avortements entre début mars et mi-avril, souvent en leur fournissant des pilules abortives.

Avec AFP

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