Une enquête judiciaire a été ouverte à Nanterre contre le groupe Orpea soupçonné de maltraitance dans ses Ehpad, a annoncé, jeudi, le parquet. Les investigations portent aussi sur des suspicions d’infractions financières. Le gouvernement avait aussi annoncé qu’il comptait exiger d’Orpea le remboursement de dotations publiques présumées détournées de leurs fins.
Quatre mois après la publication du livre “Les Fossoyeurs”, le groupe d’Ephad privés Orpea fait l’objet d’une enquête judiciaire, ouverte à Nanterre, sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d’infractions financières, a indiqué, jeudi 28 avril, le parquet.
Cette enquête a été ouverte après un signalement du gouvernement fin mars. Une enquête administrative diligentée par l’État avait en effet révélé des “dysfonctionnements graves” dans la gestion des établissements.
Le gouvernement avait aussi annoncé qu’il comptait exiger d’Orpea le remboursement de dotations publiques présumées détournées de leurs fins.
Soupçons de détournements de fonds publics
L’enquête judiciaire, ouverte entre le 22 et le 27 avril et confiée aux gendarmes de la Section de recherche de Versailles, porte sur des soupçons de maltraitance institutionnelle et d’infractions financières, notamment de détournements de fonds publics, a précisé le parquet de Nanterre.
Elle a été jointe à des investigations, déjà en cours depuis février, pour “faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée”.
Contacté par l’AFP, Orpea a assuré se tenir “à la disposition de la justice” et vouloir “collaborer pleinement au bon déroulement de l’enquête”.
Des plaintes antérieures seront étudiées
Ces investigations, confiées également à la gendarmerie nationale, portent aussi sur une bonne “partie des plaintes” déposées début avril 2022 par une avocate du barreau de Paris, Me Sarah Saldmann. Le reste étant encore “à l’étude”.
“Je me réjouis d’une ouverture d’enquête mais j’attends de voir ce qu’il en est des autres dossiers”, a déclaré à l’AFP l’avocate qui précise qu’une trentaine d’Ehpad sont concernés par ces “70 plaintes” pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “homicide involontaire”.
Les enquêteurs doivent également se pencher sur “d’autres procédures dont le parquet était antérieurement saisi et visant le même groupe”, a ajouté le ministère public.
“Il est désormais temps que la justice se mette au travail et en toute indépendance”, a réagi auprès de l’AFP Me Fabien Arakelian, représentant de plusieurs familles dans des procédures déjà ouvertes à Nanterre et ailleurs dans le pays.
Avec AFP