Pauline Déroulède, numéro 2 française en tennis fauteuil, s’apprête à disputer les championnats du monde au Portugal en mai. En parallèle, elle mène une campagne de sensibilisation en faveur de la sécurité routière pour que le drame qui lui a coûté sa jambe gauche ne se reproduise plus. Entretien sur France 24.
La vie de Pauline Déroulède a basculé en octobre 2018. Un conducteur de 90 ans la fauche à 80 km/h devant une boutique de fleurs dans le 15e arrondissement de Paris. Elle perd sa jambe gauche. La jeune femme de 31 ans a dû se reconstruire.
C’est le tennis qui lui permet de se reconstruire :”Il fallait se relever. Je savais que le sport allait être un outil-clé dans ma reconstruction”, explique-t-elle sur le plateau de France 24. Elle s’oriente alors vers le tennis, pratiqué debout en loisir durant ses jeunes années, mais dont elle découvre la pratique en fauteuil chez les handisports..
Désormais, elle y consacre une grande partie de son temps “entre trois et quatre heures par jour”. Les résultats ne se font pas attendre. Elle rejoint l’équipe de France en mars 2021 et est sacrée championne de France dans la foulée. Aujourd’hui, elle est la n°2 française et la 23e joueuse mondiale.
Une athlète engagée
Pauline Déroulède s’est depuis lancée dans une autre bataille pour éviter que le drame qui l’a touché se reproduise : “Il est dingue qu’en France, on puisse conduire toute sa vie sans contrôle. Je milite pour l’instauration de visites médicales obligatoires qui auraient lieu régulièrement tout au long de la vie”, explique-t-elle. “Si le test est défaillant, on testerait en conditions réelles en auto-école les aptitudes. C’est d’ailleurs ce qui m’est arrivé après mon accident.”
L’athlète a lancé une campagne de sensibilisation qui a reçu le soutien du ministre chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, et du médecin Michel Cymes. Une cagnotte est également ouverte.
En parallèle, sa carrière continue. Fin mars, l’équipe de France féminine de tennis fauteuil s’est qualifiée pour la prochaine Coupe du Monde par équipes début mai, grâce à sa victoire 2/1 contre la Thaïlande en demi-finales des qualifications. Au Portugal, la jeune femme et son équipe visent “au moins un podium”.
Mais Pauline Déroulède regarde plus loin : les JO de Paris arrivent à grand pas. “C’est un rêve”, confie-t-elle. “C’est l’objectif numéro 1. Le compte à rebours a démarré.”