De nouvelles tensions ont éclaté sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, vendredi. Tôt dans la matinée, des jeunes Palestiniens ont visé les forces de police israéliennes avec des jets de pierre.
La situation est de nouveau tendue sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, en ce 22 avril, troisième vendredi du mois sacré de ramadan, qui coïncide avec la fin des célébrations de Pessah, la Pâque juive. De nouveaux heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ont éclaté, a constaté un photographe de l’AFP sur place.
Tôt dans la matinée, les forces de police israéliennes sont entrées sur l’esplanade, troisième lieu saint de l’islam, et des jeunes palestiniens ont lancé des pierres dans leur direction, a constaté ce journaliste qui a fait état de quelques blessés.
Selon la police israélienne, vers 4 h du matin, des “émeutiers masqués et arborant des drapeaux du Hamas” palestinien, ont lancé des pierres en direction du mur des Lamentations, site de prière le plus sacré du judaïsme, situé en contrebas de l’esplanade des Mosquées, dans la Vieille Ville de Jérusalem.
Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d’au moins 27 blessés, dont deux grièvement, dans un premier bilan de ces heurts.
Plus de 200 blessés en une semaine
Au cours de la dernière semaine, plus de 200 personnes, majoritairement des Palestiniens, ont été blessées lors de heurts à l’intérieur et autour de l’esplanade des Mosquées, située à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël.
Cette nouvelle escalade des tensions a entraîné des tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens depuis la bande de Gaza vers Israël et des frappes israéliennes en représailles sur cette enclave palestinienne de 2,3 millions d’habitants.
La présence pendant le ramadan de nombreux juifs – qui peuvent visiter le lieu sous certaines conditions et à des heures précises sans y prier, d’après le statu quo en vigueur – et le déploiement sur place de forces policières ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de “provocation”.
La menace d’une nouvelle escalade militaire
Plusieurs ministres arabes réunis à Amman, en Jordanie, ont ainsi condamné “les attaques et les violations israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa”, site administré par la Jordanie, mais dont l’accès est contrôlé par l’État hébreu.
“Israël préserve et continuera de préserver le statu quo sur le mont du Temple” mais “nous n’accepterons en aucun cas des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza”, a déclaré, jeudi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid.
Celui-ci venait de rencontrer la secrétaire d’État américaine adjointe pour les affaires du Proche-Orient, Yaël Lempert, et l’émissaire chargé des relations israélo-palestiniennes, Hady Amr.
Les deux responsables américains se sont ensuite entretenus avec les dirigeants de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée. “Le président (Abbas) a demandé l’intervention urgence de l’administration américaine afin de mettre fin une fois pour toutes à l’escalade israélienne dans les Territoires palestiniens”, a déclaré après la rencontre Hussein al-Cheikh, un ténor de l’Autorité palestinienne.
Avec AFP