Les terribles inondations qui frappent l’Afrique du Sud depuis cinq jours ont fait près de 400 morts et 41 000 sinistrés, selon un nouveau bilan vendredi. Les recherches macabres des personnes portées disparues se poursuivant.
Malgré de bien maigres espoirs, tenter de retrouver ceux qui seraient encore en vie, tout en continuant de compter les morts : telle est la douloureuse mission des services de secours en Afrique du Sud, frappée par des pluies diluviennes depuis cinq jours. Inédites dans le pays, ces intempéries ont fait près de 400 morts et 41 000 sinistrés, selon un nouveau bilan vendredi 15 avril.
La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de Durban, ville portuaire du Kwazulu-Natal (KZN) ouverte sur l’océan Indien et épicentre des fortes pluies qui ont commencé le weekend dernier.
“Un total de 40 723 personnes ont été touchées. Malheureusement, le nombre de décès continue d’augmenter, le dernier bilan enregistré faisant état de 395 morts”, a déclaré dans un communiqué le département de la Coopération et des Affaires traditionnelles de la province.
“Une catastrophe jamais vue”
À l’aube, les recherches pour retrouver les disparus ont repris. Des équipes spéciales de la police épaulées par des hélicoptères ratissent la région au peigne fin, ont rapporté des journalistes de l’AFP.
Le gouvernement n’a donné aucune indication du nombre total de personnes recherchées. Mais au cinquième jour de la catastrophe, les secouristes n’ont que peu d’espoir de retrouver des vivants : “Actuellement notre travail consiste principalement à récupérer des corps”, a déclaré à l’AFP un secouriste, Travis Trower.
Le président Cyril Ramaphosa, en déplacement dans le Mpumalanga (nord-est) à l’occasion des fêtes de Pâques, a déploré une catastrophe “jamais vue auparavant dans le pays”.
Les prévisions tablent sur davantage de pluie dans la journée et au cours du weekend, avec des risques de nouvelles inondations et glissements de terrain.
Les intempéries affectent aussi la province voisine de l’Eastern Cape (sud-est) où “un décès a déjà été signalé”, a indiqué Cyril Ramaphosa.
Des milliers de personnes sans toit
Des routes ont été dévastées, des ponts se sont effondrés. Plus de 250 écoles ont été touchées et des milliers de maisons ont été détruites. Les autorités redoutent des centaines de millions d’euros de dommages.
Dans la matinée, des volontaires armés de gants et de sacs poubelle ont commencé à nettoyer les plages de Durban, habituellement prisées des familles et des touristes.
“C’est ma plage, celle où j’amène mes enfants, là où nous passons nos weekends”, explique Morne Mustard, un informaticien de 35 ans, parmi les bénévoles de la plage populaire d’Umhlanga. Les restaurants de la plage leur ont offert le petit-déjeuner.
Il a survécu au déluge, “une dévastation absolue, un spectacle horrible”, raconte-t-il, décrivant toutes sortes de détritus et objets, balais, ustensiles, charriés par les eaux vers la plage.
Des milliers de personnes se sont retrouvées sans toit, une vingtaine d’hébergements d’urgence ont été ouverts. Certains dorment depuis plusieurs jours sur des chaises ou des bouts de carton posés à même le sol.
Dans certaines zones, l’eau et l’électricité sont coupées depuis lundi. Des personnes désespérées ont été vues puisant de l’eau à même des canalisations éventrées. L’état de catastrophe a été déclaré.
La veille, des manifestations sporadiques ont éclaté pour réclamer de l’aide. La ville de Durban a appelé “à la patience”, les opérations de secours étant ralenties “en raison de l’étendue des dégâts sur les routes”.
Les autorités locales ont lancé un appel aux dons de nourriture, bouteilles d’eau et couvertures. Des pillages ont été signalés. La région avait déjà connu des destructions massives en juillet lors d’une vague inédite d’émeutes et de pillages.
L’Afrique australe est régulièrement en proie à des tempêtes meurtrières pendant la saison cyclonique de novembre à avril. Mais l’Afrique du Sud est généralement épargnée par ces événements climatiques extrêmes qui se forment au-dessus de l’océan Indien.
Avec AFP