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Un sympathisant de groupe État islamique condamné à perpétuité pour le meurtre d’un élu britannique

Un jeune sympathisant du groupe jihadiste État islamique a été condamné par une cour criminelle de Londres mercredi à la prison à perpétuité pour l’assassinat du député britannique David Amess. L’élu conservateur avait été poignardé une vingtaine de fois alors qu’il recevait ses administrés dans une église, le 15 octobre 2021.

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Un jeune anglais d’origine somalienne, sympathisant du groupe jihadiste État islamique, a été condamné, mercredi 13 avril, à la prison à perpétuité sans possibilité de libération pour le meurtre du député britannique David Amess, qui avait choqué et ému au Royaume-Uni l’automne dernier.

En condamnant Ali Harbi Ali, 26 ans, le juge Nigel Sweeney de la Cour criminelle de l’Old Bailey à Londres a souligné que celui-ci n’avait “aucun remords ou aucune honte, au contraire” pour le meurtre à coups de couteau de l’élu lors d’une permanence parlementaire le 15 octobre dernier. “Il s’agit d’un meurtre qui a frappé le cœur de notre démocratie”, a déclaré le juge.

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La perpétuité réelle est une peine très rare, qui a été infligée en septembre dernier au policier Wayne Couzens, reconnu coupable du meurtre en mars 2021 de la Londonienne Sarah Everard, ainsi qu’au meurtrier de la députée Jo Cox, le partisan d’extrême droite Thomas Mair.

“Acte de vengeance” prémédité

Le procureur Tom Little avait souligné que le meurtre de David Amess était un “acte de vengeance”, prémédité “de longue date” et touchant un élu en train d’exercer sa mission.

Ali Harbi Ali, qui est né et a grandi à Londres dans une famille d’origine somalienne, a donc été reconnu lundi coupable de meurtre et de préparation d’actes terroristes.

Le jeune homme avait plaidé non coupable, mais déclaré la semaine dernière à l’audience avoir visé l’élu de 69 ans parce que ce dernier avait voté en faveur de frappes aériennes en Syrie.

Frustré de ne pas aller combattre lui-même en Syrie avec le groupe État islamique, l’accusé s’était dit qu’il devait “essayer de faire quelque chose ici pour aider les musulmans là-bas”.

L’attaque était survenue alors que David Amess, père de cinq enfants, recevait ses administrés dans une église méthodiste à Leigh-on-Sea, à 60 kilomètres à l’est de Londres. L’élu conservateur avait été poignardé une vingtaine de fois.

Débat sur la sécurité des élus

Son assistante, Julie Cushion, a déclaré dans un communiqué qu’elle ne pourrait “jamais oublier le cri” de sa collègue Barbara au moment de l’attaque. Elle a aussi décrit le regard “béat et content de lui-même” de l’agresseur après le drame.

“Cela nous brise le cœur de savoir que notre mari et père a dû accueillir le meurtrier avec un sourire amical”, a déclaré la famille du député dans un communiqué.

La mort de David Amess, élu depuis 1983, avait ravivé le traumatisme de l’assassinat de l’élue travailliste Jo Cox en juin 2016. Cette députée de 41 ans avait été tuée de plusieurs balles et coups de couteau une semaine avant le référendum britannique sur l’appartenance à l’Union européenne.

Ces deux drames ont suscité des appels à renforcer la sécurité des élus et à apaiser un débat politique électrique ces dernières années, notamment depuis les échanges autour du Brexit.

Préparation d’actes de terrorisme

Ali Harbi Ali avait, selon les médias britanniques, suivi brièvement un programme de lutte contre la radicalisation, sans être considéré comme à risque par les services de sécurité.

En plus de sa condamnation à la perpétuité réelle pour le meurtre de David Amess, il a été condamné à une peine de prison à perpétuité pour préparation d’actes de terrorisme.

Il avait envisagé de tuer d’autres députés et avait rodé autour du Parlement armé d’un couteau l’été dernier. Il avait mené des recherches sur plusieurs élus et s’était rendu plusieurs fois près du domicile du ministre Michael Gove.

Ali Harbi Ali avait été arrêté quelques minutes après le drame, par deux policiers armés seulement de matraques et de bombes lacrymogènes.

Le Royaume-Uni a connu plusieurs attaques jihadistes au couteau ces dernières années, certaines revendiquées par le groupe État islamique. Mais aucune revendication n’a été rendue publique depuis la mort de David Amess.

Un mois après le meurtre de David Amess et au lendemain de l’explosion d’un taxi devant un hôpital de Liverpool (nord de l’Angleterre), considérée par la police comme étant un attentat, le gouvernement avait relevé à “grave” le niveau de la menace terroriste sur le sol britannique. Il a depuis été rétrogradé à “important”.

Avec AFP

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