Environ 60 personnes sont mortes en Afrique du Sud, dans des inondations provoquées par des fortes pluies sur la côte est du pays. De nombreuses routes ont été coupées tandis que les associations s’inquiètent de perturbations dans l’approvisionnement en eau potable.
Des inondations, provoquées par plusieurs jours de fortes pluies sur la côte est de l’Afrique du Sud, ont entraîné la mort d’environ 60 personnes. Quarante-cinq personnes ont été tuées dans la métropole de Durban, première ville de la région, et “au moins 14 personnes ont perdu la vie” dans le district voisin d’iLembe, ont déclaré les autorités provinciales dans un communiqué, mercredi 13 avril.
Selon les secouristes sur place qui ont décrit “un cauchemar”, le nombre des victimes est sans doute beaucoup plus élevé. Le président Cyril Ramaphosa a regretté “un bilan tragique” et doit se rendre sur place mercredi.
De nouvelles intempéries sont annoncées par les prévisionnistes, mais dans la matinée, la région semblait connaître un répit.
Mardi, toute la journée, les opérations de sauvetage se sont poursuivies notamment à Durban, un des principaux ports africains ouvert sur l’océan Indien. L’armée a été mobilisée pour apporter un soutien aérien pendant les évacuations. Plus de 2 000 maisons ont été endommagées ainsi que quelque 4 000 logements informels, selon le gouvernement provincial. “C’est un cauchemar, beaucoup de coulées de boue, de victimes, des bâtiments effondrés”, a déclaré à l’AFP un membre des équipes de secours, Garrith Jamieson.
De nombreuses routes coupées
De nombreuses routes ont été coupées, tandis que des stocks de conteneurs sont tombés comme des dominos sur un des principaux axes routiers de la région.
Au-dessus d’une chaussée submergée d’une eau marronnasse, les pancartes de direction et les feux rouge semblent flotter au milieu de nulle part. Des voitures abandonnées ont de l’eau jusqu’aux fenêtres. L’ONG locale, Gift of the Givers, a décrit “des autoroutes transformées en rivières” et des personnes coincées sous des murs effondrés.
Les liaisons ferroviaires ont elle aussi été suspendues à cause des glissements de terrain et des décombres sur les voies.
Sur les plages populaires de Durban, des tas de débris, branches, bouteilles en plastique, se sont amoncelés. La cuve d’un camion-citerne a été entraînée sur le bord de mer, a constaté un photographe de l’AFP. Le géant danois du transport maritime Maersk a annoncé la suspension de ses activités dans le port.
Les fortes précipitations ont aussi entraîné des coupures d’électricité et perturbé l’approvisionnement en eau, a précisé le maire de la ville, Mxolisi Kaunda.
Les intempéries ont par ailleurs durement touché des quartiers déshérités de la banlieue de Durban composés de logements informels construits sur des zones inondables. “Les inondations sont dues à une mauvaise planification et les pauvres et les personnes vulnérables sont les plus touchés”, a déploré l’experte en planification urbaine de l’Université du KZN, Hope Magidimisha-Chipungu.
La ville de Durban a déjà connu des destructions massives lors d’une vague d’émeutes et de pillages en juillet, les pires violences dans le pays depuis la fin de l’apartheid, à l’origine déclenchées par l’incarcération de l’ex-président Jacob Zuma.
Avec AFP