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À Madrid, des milliers de manifestants anti-avortement dans la rue

Plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé à Madrid, dimanche, pour protester contre un projet de loi du gouvernement socialiste espagnol qui souhaite rendre l’accès aux hôpitaux publics aux femmes désirant avorter plus facile. 

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Des milliers de personnes ont manifesté, dimanche 27 mars, à Madrid contre un projet de loi du gouvernement socialiste espagnol destiné à faciliter l’accès aux hôpitaux publics des femmes voulant avorter.

“L’avortement n’est pas un droit”, pouvait-on lire sur des banderoles, alors que les manifestants avançaient dans le centre de la capitale en chantant : “Respectons davantage la vie !”

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“Il y a d’autres options. Après un avortement, il y a toujours un traumatisme, mais de cela on n’en parle pas”, a dit Yolanda Torosio, une secrétaire de 44 ans, venue manifester avec sa fille.

>> À (re)voir : Focus : “Espagne : bien que légal, l’avortement reste difficile d’accès”

La manifestation a été organisée par la plateforme “Oui à la vie”, qui estime avoir réuni 20 000 personnes, alors que les autorités donnaient le chiffre de 9 000 manifestants.

Le gouvernement du Premier ministre espagnol socialiste Pedro Sanchez soutient l’adoption d’une nouvelle loi destinée à faciliter l’accès des hôpitaux publics à toutes les femmes souhaitant avorter – y compris les mineures de 16 et 17 ans – et pénalisant les manifestation anti-avortement devant les cliniques, considérant qu’il s’agit d’opérations de “harcèlement”.

Dépénalisation en 1985 

L’avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985 mais pour trois motifs uniquement : viol, “risque grave” pour la femme et malformation fœtale.

Ce n’est qu’en 2010 que ce pays à forte tradition catholique a légalisé l’IVG sans justification médicale jusqu’à la 14ème semaine de grossesse.

En 2015, la droite, alors au pouvoir, voulait revenir à la loi de 1985. Confrontée à une levée de boucliers, dans un pays souvent à la pointe en matière de féminisme, elle avait tout de même réformé la législation pour obliger les mineures de 16 et 17 ans à fournir une autorisation parentale.

Une obligation – existant dans la plupart des pays européens à l’exception notamment de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni – que l’exécutif espagnol veut aujourd’hui abroger.

En Espagne, des femmes doivent parfois parcourir des centaines de kilomètres pour avorter face au manque de services spécialisés à proximité.

Huit des 50 provinces du pays n’ont recensé aucun avortement depuis sa dépénalisation en 1985, dénonce le gouvernement de gauche, qui souhaite garantir un minimum d’accès à l’IVG.

Avec AFP

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