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Un équipage russe rejoint la Station spatiale internationale, sur fond de guerre en Ukraine

Un équipage russe a rejoint, vendredi, la Station spatiale internationale au moment où la guerre en Ukraine met à mal la coopération spatiale entre Moscou et les Occidentaux. 

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Trois cosmonautes russes ont rejoint, vendredi 18 mars, la Station spatiale internationale (ISS) où, à 400 km de la Terre, la collaboration entre Moscou et Washington se poursuit malgré la guerre en Ukraine

Cet équipage, dirigé par le cosmonaute expérimenté Oleg Artemiev, accompagné de Denis Matveïev et Sergueï Korsakov, a décollé à 15 h 55 GMT vendredi à bord d’une fusée Soyouz pour un vol de trois heures jusqu’à l’ISS. Ils ont été accueillis par une équipe de deux Russes, quatre Américains et un Allemand, selon des images retransmises par la Nasa.

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Ils doivent effectuer une mission de six mois et demi et vont remplacer trois autres membres actuellement présents à bord de la station : les cosmonautes russes Piotr Doubrov et Anton Chkaplerov et l’astronaute américain Mark Vande Hei, qui regagneront la Terre le 30 mars.

La coopération spatiale en danger

Jusqu’à récemment, la coopération spatiale entre la Russie et les pays occidentaux était l’un des rares domaines à ne pas avoir trop pâti des sanctions décrétées contre Moscou après l’annexion en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée.

Quelques tensions étaient toutefois apparues, notamment après que le président russe, Vladimir Poutine, a nommé, en 2018, à la tête de l’agence spatiale russe Roscosmos le nationaliste Dmitri Rogozine. Ce dernier affiche régulièrement son soutien à ce que la Russie appelle “une opération militaire spéciale” en Ukraine. “Les nôtres ! Pour la première fois depuis de longues années, c’est un équipage entièrement russe”, s’est-il félicité sur Twitter quelques heures avant le décollage de l’équipage.

Ce week-end, le responsable avait affirmé que les récentes sanctions occidentales introduites contre Moscou pourraient provoquer la chute de l’ISS.

Selon lui, le fonctionnement des vaisseaux russes ravitaillant l’ISS sera perturbé par les sanctions, affectant donc le segment russe de la station. En conséquence, cela pourrait provoquer “l’amerrissage ou l’atterrissage de l’ISS pesant 500 tonnes”, avait-il mis en garde.

Les propulseurs des vaisseaux russes amarrés à la station servent en effet à corriger l’orbite de la structure spatiale. Une procédure est réalisée une dizaine de fois par an pour la maintenir à la bonne altitude, ou encore éviter des débris spatiaux sur sa trajectoire. 

Les Américains seuls n’ont pas cette capacité, a confirmé  Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. “La Station spatiale a été conçue sur le principe de l’interdépendance (…) il ne s’agit pas d’un processus dans lequel un groupe peut se séparer de l’autre.” “À l’heure actuelle, il n’y a aucune indication que nos partenaires russes veuillent faire les choses différemment. Donc nous prévoyons de continuer les opérations comme nous le faisons aujourd’hui”, a-t-il dit.

Des répercussions à bord de l’ISS   

À bord de l’ISS, les cosmonautes russes et les astronautes américains ont évité de parler du conflit, qui a déjà fait des milliers de morts et provoqué une des plus importantes crises de réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Mais l’astronaute Mark Vande Hei a fait les frais de la guerre des mots entre la Russie et l’Occident, quand Roscosmos a publié une vidéo dans laquelle il était dit, en plaisantant, qu’il pourrait rester dans l’ISS au lieu de revenir sur terre à bord d’une fusée Soyouz le 30 mars.

Scott Kelly, un autre astronaute de la Nasa dont le record de jours consécutifs passés dans l’espace a été battu par Mark Vande Hei cette semaine, a répondu à cette plaisanterie en refusant une médaille que lui décernait le gouvernement russe.

Dernier accroc en date dans la coopération spatiale, l’Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé, jeudi, avoir acté la suspension de la mission russo-européenne ExoMars et la recherche d’alternatives pour le lancement de quatre autres missions en raison de l’offensive en Ukraine.

Dmitri Rogozine a critiqué “un événement très amer” et affirmé que la Russie pourrait effectuer toute seule cette mission, “dans quelques années”.

Avec AFP

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