Des cérémonies en hommage aux victimes des tueries de Toulouse et Montauban, en mars 2012, sont organisées samedi et dimanche en France, dis ans après les événements.
Une cérémonie était organisée samedi 19 mars à Toulouse pour rendre hommage aux trois parachutistes, aux trois écoliers juifs et leur professeur tués lors des attentats perpétrés par Mohamed Merah en mars 2012.
“Ne pas oublier, surtout ne pas oublier cette barbarie, nous avons un devoir de mémoire”, témoigne Anne-Marie Guyot, 58 ans, qui milite pour l’association Iman, fondée par la mère d’Imad Ibn Ziaten, le premier soldat tué par Mohamed Merah, le 11 mars 2012.
Devant une plaque commémorative près de la mairie de Toulouse, elle a déposé huit roses, une pour chaque mort et une 8e destinée à Loïc Liber, le militaire qui a survécu, tétraplégique, à la tuerie du 15 mars devant la caserne du 17e RGP de Montauban, où Mohamed Legouad et Abel Chennouf sont tombés sous les balles du tueur au scooter. “Il faut aussi penser à ceux qui sont meurtris dans leur chair”, dit-elle d’une voix émue.
“C’est une plaie qui ne se referme pas”
Dimanche, une grande commémoration dans une salle de concert de Toulouse rassemblera 2 000 invités, dont les présidents français Emmanuel Macron et israélien Isaac Herzog, les anciens chefs d’État François Hollande et Nicolas Sarkozy, des représentants du culte musulman et des centaines de personnalités de la société civile.
En ce 19 mars, 10 ans jour pour jour après la fusillade dans l’école juive Ozar Hatorah, les Toulousains se souviennent des visages de Gabriel et Arié Sandler, deux frères de 3 et 6 ans, et de Myriam Monsonego, 8 ans, abattus avant d’entrer en classe.
“C’est une plaie qui ne se referme pas et se rouvre à chaque commémoration”, témoigne Salomon Attia, 44 ans, un ancien élève de l’établissement scolaire et aujourd’hui cadre du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
Pierre Lasry, ex-responsable de l’association des parents d’élèves, se remémore “des choses que j’espère ne plus jamais revoir dans ma vie”, “10 ans après, on en a tous la moindre seconde gravée en nous, on en a des séquelles, pour des jeunes gens de 10, 15, 18 ans, imaginez ce que ça peut laisser comme séquelles….”.
“C’est particulièrement atroce, autant pour les militaires tués à bout portant que pour la communauté (juive). Cette commémoration, nous permet de ressentir que cette ville, meurtrie, fait son deuil avec nous”.
Dix ans se sont écoulés depuis les sept crimes de Mohamed Merah, de nombreux attentats ont suivi ailleurs en France, et la menace islamiste n’a pas disparu, souligne le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc. Il souhaite que les commémorations soient l’occasion de “réarmer moralement la société à travers un sursaut républicain”. “Ce serait une erreur de croire que l’islamisme s’est arrêté, il continue d’agir à bas bruit”, met-il en garde.
Avec AFP