Après une nouvelle soirée de violences à Bastia, le ministre de l’Intérieur a annoncé lundi qu’il se rendrait en Corse dans la semaine pour entamer des discussions avec les élus de l’île afin d’apaiser les tensions. L’avenir institutionnel de la Corse sera au menu, le président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, réclamant notamment un statut d’autonomie.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, se rendra en Corse mercredi et jeudi pour “ouvrir” un “cycle de discussions” avec “l’ensemble des élus et des forces vives de l’île”, a-t-il annoncé, lundi 14 mars, dans un communiqué transmis à l’AFP, au lendemain d’une nouvelle journée de manifestation et de nouvelles violences.
Le gouvernement a “entendu les demandes des élus de Corse sur l’avenir institutionnel, économique, social ou culturel” de la Corse, ajoute le ministre, notamment “celles du président du conseil exécutif, Gilles Simeoni”, qui réclame entre autres revendications un statut d’autonomie pour la Corse.
Ce cycle de discussions “sans précédent” visera à “trouver les conditions d’une telle évolution de la Corse dans la République, ainsi que le prévoit la Constitution”, poursuit Gérald Darmanin, sans détailler. Condamnant “fermement” les violences de ces derniers jours, le ministre appelle à un “retour au calme sans délai”, “calme sans lequel aucun dialogue ne peut débuter”.
Dimanche, la manifestation à Bastia en soutien à Yvan Colonna a viré à “l’émeute”, selon le procureur de Bastia, avec 67 blessés dont 44 membres des forces de l’ordre.
“Retrouver la quiétude”
Depuis l’agression le 2 mars en prison de ce militant indépendantiste condamné pour sa participation à l’assassinat du préfet Érignac en 1998, plusieurs rassemblements et violences ont eu lieu sur l’île, sur fond d’interrogations sur les conditions de cette attaque.
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Vendredi, le Premier ministre Jean Castex a tenté d’apaiser la situation en annonçant la levée du statut de “détenu particulièrement signalé” (DPS) de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, deux autres membres du “commando Érignac” encore détenus sur le continent. Ce statut empêchait leur rapprochement vers une prison corse.
Lors de son déplacement, Gérald Darmanin ira à la “rencontre des forces de l’ordre” mobilisées sur place. Le ministre de l’Intérieur “sait que les Corses, pour qui il a le plus grand respect, aspirent à retrouver la quiétude et les assure de sa pleine écoute dans ces moments difficiles”, écrit-il encore.
Avec AFP