La cour d’assises spéciale de Paris a prononcé mercredi une peine de huit ans de prison contre Yassine Sebaihia, dix ans pour Farid Khelil et treize ans pour Jean-Philippe Steven Jean Louis au procès de l’attentat de 2016 à Saint-Étienne-du-Rouvray, en l’absence des auteurs du meurtre du père Hamel.
Trois proches des assassins du père Hamel ont été condamnés, mercredi 9 mars, à des peines allant de huit ans à treize ans de prison pour “association de malfaiteurs terroriste” par la cour d’assises spéciale de Paris.
Les deux auteurs, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, tous deux âgés de 19 ans, avaient été abattus par la police après avoir égorgé le père Jacques Hamel, curé de l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Normandie) en juillet 2016, près de Rouen, en Seine-Maritime. Un attentat d’inspiration jihadiste qui avait été revendiqué par l’organisation l’État islamique (EI).
Le témoignage de Guy Coponet, que les meurtriers ont forcé à filmer la scène et qui avait lui-même échappé de peu à l’égorgement, a été un temps fort du procès, qui s’est tenu pendant trois semaines au palais de Justice de Paris, à quelques pas de celui des attentats du 13 novembre 2015 à Saint-Denis et à Paris, eux aussi revendiqués par l’EI.
En l’absence de suspects directement impliqués dans cet attentat, conçu de manière expresse, douze jours après celui au camion bélier à Nice, le 14 juillet, la cour d’assises spécialement composée a jugé pour “association de malfaiteurs terroriste”, mais pas pour complicité, trois hommes âgés aujourd’hui de 25 à 36 ans qui gravitaient dans l’entourage des deux jihadistes.
Prison et suivi socio-judiciaire
Yassine Sebaihia, Farid Khelil et Jean-Philippe Steven Jean Louis ont écopé respectivement de huit, dix et treize ans de prison. Bien que radicalisés, tous trois ont démenti pendant le procès avoir été au courant du projet d’attentat d’Adel Kermiche et d’Abdel-Malik Petitjean et ont demandé pardon aux parties civiles. Le parquet avait requis à leur encontre entre sept et quatorze ans de prison, alors que l’association de malfaiteurs terroriste est passible de trente années de réclusion.
Une période de sûreté des deux tiers a été prononcée pour ces trois accusés, ainsi qu’un suivi socio-judiciaire d’une durée de cinq ans après leur sortie de prison, comprenant notamment une obligation d’activité professionnelle ou de formation, et une obligation de soins.
Un quatrième accusé, jugé par contumace, car donné pour mort dans une frappe aérienne américaine en Irak en 2017, le propagandiste français de l’EI Rachid Kassim, commanditaire présumé de l’attentat, a été condamné à la prison à perpétuité pour “complicité”.
Avec Reuters et AFP