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Kazakhstan : l'opération “anti-terroriste” cache-t-elle une lutte de clans ?

Une semaine après la répression des manifestations au Kazakhstan, les habitants de l’ancienne capitale, Almaty, se demandent encore ce qu’il s’est réellement passé. Alors que le  retrait des forces de la coalition russe à débuté jeudi, France 24 s’est rendu sur place pour tenter de comprendre comment une manifestation pacifique a pu virer aux scènes de guerre.

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Que s’est-il réellement passé les 5 et 6 janvier dernier, lorsqu’une manifestation pacifique à Almaty, l’ancienne capitale du Kazakhstan, a dégénéré en combats de rue à l’arme à feu ?

Y a-t-il eu une révolution de palais ? C’est la question que posent de nombreux spécialistes de la région, une semaine après la violente répression du mouvement de contestation. France 24 s’est rendue sur place, à Almaty.

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Le président, Kassym Jomart Tokaev a annoncé le retrait progressif des forces de l’OTSC (sorte de “mini-Otan” sous influence russe), à partir du jeudi 13 janvier. Signe que l’opération qualifiée d’”anti-terroriste” par le gouvernement est terminée.

“Dans ma tête, c’était une guerre”

“Je suis venue ici, j’ai pris quelques photos. Puis, j’ai vu des garçons qui étaient en train de briser les vitres”, raconte à France 24 Dinara, habitante du quartier de la mairie, à Almaty.

Le 5 janvier au soir, elle sort de chez elle et aperçoit, de son balcon, de la fumée s’échapper du bâtiment en feu. “C’était surprenant, parce que ce rassemblement n’avait plus l’air d’un rassemblement pacifique” se souvient-elle.

Cette nuit-là, le centre-ville est saccagé et le lendemain, des cadavres jonchent les rues. Aujourd’hui encore, Dinara ne comprend pas ce qui s’est passé.

“Dans ma tête, c’était une guerre”, dit-elle. “Mais je n’ai aucune idée de qui a embauché ces gens-là, et qui avait intérêt à déstabiliser la situation au Kazakhstan.”

Pas de bilan des victimes civiles

Une semaine après les faits, les questions demeurent et le mystère reste entier sur ce qui s’est réellement passé à Almaty.

Pour l’heure, aucune estimation du nombre de victimes civiles n’a été donnée. L’ONG Amnesty International a appelé le Kazakhstan à publier un bilan.

Dans les locaux de la chaîne de télévision publique Almaty TV, où France 24 s’est rendue, Nurjan Mukhamedzhanova, la directrice générale, constate les dégâts. “Une balle a traversé”, raconte-t-elle, en montrant les traces d’impact.

Durant ces événements, le média a perdu l’un de ses chauffeurs, et un technicien a été blessé. Mais à la rédaction, on ne parvient pas non plus à obtenir un bilan des civils tués.

“Nous avons demandé aux autorités, et je vois dans notre chat de journalistes que d’autres confrères le demandent également, mais il n’y a pas encore de réponse”, explique Aïguerim Agyltaeïeva, rédactrice en chef des journaux télévisés.

Inféodée à l’État, Almaty TV se contente donc de véhiculer la version officielle d’une attaque terroriste repoussée par le Kazakhstan.

Une situation instrumentalisée par des clans politiques ?

Le président kazakhstanais a affirmé être venu à Almaty pour constater personnellement l’ampleur des conséquences de l’attaque terroriste.

Mais Bolatbek Bulgakbaev, ex-colonel du KNB (Comité de défense nationale du Kazakhstan) n’y croit pas un instant. “Ils n’ont pas encore montré un seul terroriste au peuple ou à la communauté internationale. Où sont-ils, ces dizaines de milliers de terroristes ? Selon lui, des clans politiques auraient instrumentalisé la situation.

“Vous savez, chez nous, chaque gros oligarque, chaque gros bonnet a ses propres bataillons, son service d’ordre, de sécurité et ses gardes”, explique-t-il. “Ils ont tout simplement payé ces gens en leur disant : allez foutre le bordel. Plus il y a de bordel, mieux c’est.”

Mais à qui profiterait le crime ? Au Kazakhstan, des déductions sont là, mais le grand nettoyage finit de les balayer.

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