Le président kazakhstanais a annoncé, mardi, la fin de la mission de l’alliance sécuritaire emmenée par la Russie et le retrait “progressif” de ses soldats. À Almaty, dans la capitale économique du Kazakhstan, France 24 a observé un retour au calme.
Les troupes déployées par Moscou au Kazakhstan après des émeutes sanglantes se retireront à partir de cette semaine, a annoncé, mardi 11 janvier, le président Kassym-Jomart Tokaïev. Les protestations, qui ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, ont amené au déploiement d’une force militaire régionale pilotée par la Russie et à l’arrestation de quelque 10 000 personnes.
“La mission principale des forces de maintien de la paix (…) s’est terminée avec succès”, a déclaré le président kazakhstanais, Kassym-Jomart Tokaïev, “le retrait progressif du contingent unifié de l’OTSC [ l’Organisation du traité de sécurité collective] débutera dans deux jours. Ce processus ne prendra pas plus de dix jours”.
Ces soldats, principalement russes, ont été déployés de façon inédite dans le cadre d’une alliance militaire, l’OTSC, alliance d’ex-républiques soviétiques sous la houlette de Moscou. Selon le président kazakhstanais, cette force se compose de 2 030 militaires.
Signifiant un retour à la normale, il a aussi nommé un nouveau Premier ministre, Alikhan Smaïlov, alors que le vaste pays d’Asie centrale a été secoué, la semaine dernière, par des violences jamais vues depuis son indépendance en 1991.
Retour au calme à Almaty
Sur place, à Almaty, dans la capitale économique du pays, hormis quelques “bâtiments calcinés sur la place centrale”, “tout est revenu à la normale”, selon Elena Volochine, l’envoyée spéciale de France 24.
Les émeutes de ces derniers jours ont été qualifiées, lundi, d’agression “terroriste” par les autorités, qui n’ont toutefois pas fourni de preuves concrètes en ce sens. Elles ont éclaté après des manifestations notamment contre la hausse des prix du carburant.
Après plusieurs jours de coupure, la population locale a retrouvé Internet. La plupart des personnes interrogées par France 24 croient à la version officielle des autorités, selon laquelle le pays a été ciblé par des “terroristes étrangers venus semer le trouble”, sachant que ceux qui ne sont pas sortis manifester sont “rester barricadés chez eux”, sans accès à Internet pour vérifier ces informations.
Nazarbaïev accusé d’avoir favorisé une “caste de riches”
Le président Kassym-Jomart Tokaïev a également accusé son mentor et prédécesseur, Noursoultan Nazarbaïev, d’avoir favorisé l’émergence d’une “caste de riches” dominant ce pays regorgeant d’hydrocarbures, une critique sans précédent à l’égard de celui qui est considéré comme le père de la Nation et bénéficie d’un culte de la personnalité.
>> À voir : Qui est le président Kassym-Jomart Tokaïev ?
Lors des troubles, des manifestants avaient scandé leur colère contre l’ancien dirigeant de 81 ans, qui conserve une importante influence en tant que “Chef de la Nation”.
Le pouvoir kazakhstanais a, en outre, procédé à des arrestations massives, dans un pays autoritaire sans opposition politique tolérée. Mardi, le ministère de l’Intérieur a indiqué que près de 10 000 personnes avaient été arrêtées. Aucun bilan humain précis des troubles n’a lui été fourni.
Avec AFP
