Le processus électoral libyen est lancé. Ce lundi s’ouvre le dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle de décembre et les législatives de janvier, censées pacifier le pays après une décennie de chaos.
La Haute commission électorale (HNEC) libyenne a annoncé l’ouverture à compter de lundi 8 novembre du dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle de décembre, suivie de celle des législatives de janvier, censées sortir la Libye d’une décennie de chaos.
“Le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle sera ouvert du 8 au 22 novembre, et celui aux élections parlementaires du 8 au 7 décembre”, a annoncé dimanche le directeur de la HNEC, Imad al-Sayeh. “C’est le véritable début du processus électoral”.
Les candidatures pour la présidentielle seront acceptées “exclusivement dans les bureaux de la commission, à Tripoli (ouest), Benghazi (est) et Sebha” (sud) alors que celles pour les législatives pourront être déposées dans tous les bureaux de la HNEC, a ajouté Imad al-Sayeh.
Pour ce double scrutin, plus de 2,83 millions de Libyens, sur environ 7 millions d’habitants, se sont inscrits sur la plateforme en ligne de la HNEC. La distribution des cartes d’électeurs se fera dans les bureaux de vote jusqu’à fin novembre.
Des élections essentielles pour pacifier le pays
La Libye s’est enlisée dans le chaos après le soulèvement de 2011 qui chassa du pouvoir l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi. Le pays tente de clore ce chapitre mouvementé à la faveur d’un processus politique, initié en novembre 2020 sous l’égide de l’ONU.
Pour la communauté internationale, la tenue des élections est essentielle pour pacifier le pays, qui compte les réserves pétrolières les plus abondantes d’Afrique. Dans un contexte sécuritaire fragile, mener à bien ces scrutins reste toutefois incertain.
Imad al-Sayeh a promis que la HNEC ferait “tout pour que ces élections soient libres et honnêtes”.
Seif al-Islam Kadhafi, fils de l’ancien “Guide”, a laissé entendre qu’il pourrait se présenter, au même titre que le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.
Interrogé sur la conformité de ces candidatures et de celle de l’actuel Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, Imad al-Sayeh a affirmé que “tous ceux qui remplissent les conditions requises par la loi peuvent se présenter” pour devenir le premier président libyen élu au suffrage universel.
Cinq personnalités ont déjà pré-annoncé leurs candidatures : l’ancien influent ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, le diplomate et fondateur du parti “Ihya Libya”, Aref al-Nayed, l’ex-ambassadeur de Libye à l’ONU, Ibrahim al-Dabbachi, l’ex-ministre de l’Industrie sous Kadhafi et membre du parti “Projet National”, Fathi Ben Shatwan, et, à la surprise générale, le célèbre comique libyen Hatem al-Kour.