Un groupe d’experts de l’ONU a appelé le gouvernement centrafricain à “mettre fin à toutes relations” avec les paramilitaires russes, en particulier le groupe privé de sécurité Wagner, accusés de harceler et d’intimider “violemment” des civils.
Les Nations unies ont fait part, mercredi 27 octobre, de leur inquiétude vis-à-vis du sulfureux groupe de sécurité privée russe Wagner qu’elles accusent de harceler et d’intimider “violemment” des civils en Centrafrique.
Les forces centrafricaines, épaulées notamment par des centaines de paramilitaires russes du groupe Wagner, selon l’ONU et la France, ont mené depuis le début de l’année une vaste contre-offensive contre des groupes rebelles. Moscou ne reconnaît officiellement la présence que de 1 135 “instructeurs non armés”.
“Nous sommes extrêmement préoccupés par les actes d’intimidation et les récentes informations faisant état de harcèlement violent commis par le personnel militaire et de sécurité privé à l’encontre d’individus et de communautés”, ont déclaré les experts de l’ONU dans un communiqué.
Les experts ont également reçu des informations selon lesquelles des membres du Groupe Wagner auraient commis des viols et des violences sexuelles à l’encontre de femmes, d’hommes et de jeunes filles dans de nombreuses régions du pays. Dénombrer ces violences est quasi impossible “car les survivants sont terrifiés à l’idée de saisir la justice par crainte de représailles”, ont-ils ajouté.
“Mettre fin à toutes relations avec le personnel militaire et de sécurité privé”
En mars, les experts de l’ONU s’étaient déjà prononcés sur des violations systématiques et graves des droits de l’homme, y compris du groupe Wagner, notamment “des détentions arbitraires, des actes de torture, des disparitions forcées et des exécutions sommaires”. Ils ont rappelé mercredi que ce phénomène se poursuivait “sans relâche et en toute impunité”.
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“Nous appelons le gouvernement centrafricain à mettre fin à toutes relations avec le personnel militaire et de sécurité privé, en particulier le groupe Wagner”, ont-ils conclu.
Début octobre, les autorités de Bangui ont reconnu une partie des accusations formulées en mars par l’ONU notamment sur des crimes et des actes de torture, commis “majoritairement” par des rebelles mais aussi des soldats centrafricains et leurs alliés “instructeurs russes”.
Classé deuxième pays le moins développé au monde par l’ONU, la Centrafrique a plongé dans une sanglante guerre civile depuis 2013, qui a baissé d’intensité depuis 2018 –même si des pans entiers de territoires continuent d’échapper au pouvoir central de Bangui. Le 15 octobre, le président Faustin-Archange Touadéra a décrété un “cessez-le feu unilatéral” de son armée et de ses alliés dans leur guerre contre les rebelles.
Les experts indépendants des “procédures spéciales” du Conseil des droits de l’homme sont le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, mais ne font pas partie du personnel de l’ONU.
Avec AFP