L’Iran a accepté, mercredi, de reprendre les négociations sur son programme nucléaire en novembre, a annoncé le principal négociateur de Téhéran, Ali Bagheri Kani, après une rencontre à Bruxelles avec le coordonnateur européen des pourparlers, Enrique Mora.
Une chance peut-être de sauver l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien conclu en 2015. L’Iran est prêt a reprendre les négociations sur son programme nucléaire en novembre, a annoncé le vice-ministre iranien chargé du dossier, Ali Baghéri, à l’issue d’une rencontre à Bruxelles, mercredi 27 octobre, avec le négociateur européen, Enrique Mora.
“J’ai eu une conversation sérieuse et constructive avec Enrique Mora sur les éléments essentiels d’une négociation réussie. Nous sommes convenus d’entamer les négociations avant la fin du mois de novembre. La date exacte sera annoncée la semaine prochaine”, a-t-il déclaré dans un message sur son compte Twitter.
“Il n’y a rien à annoncer pour l’instant” du côté de Bruxelles, a-t-on indiqué de source européenne après la rencontre.
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“Après avoir évalué les pourparlers entre Ali Bagheri et Enrique Mora, nous déciderons de la date à laquelle nous entrerons en pourparlers avec le groupe 4+1 (des cinq États signataires) , mais il ne sera pas trop tard”, a pour sa part déclaré, à Téhéran, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian.
L’UE presse les Iraniens de reprendre les négociations engagées à Vienne pour sauver l’accord conclu en 2015, censé empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire. Elles ont été suspendues depuis l’élection en juin d’un nouveau président iranien.
“Les pourparlers doivent se tenir à Vienne”, insiste-t-on à Bruxelles. Les Iraniens avaient demandé à rencontrer Enrique Mora pour “discuter des questions restées en suspens” après leurs entretiens avec le négociateur européen le 14 octobre, à Téhéran.
“Ils veulent des clarifications sur le texte qui est sur la table (à Vienne) et des contacts bilatéraux avec certains des pays signataires”, avait confié, la semaine dernière, un responsable européen. Mais il n’était pas question pour les Européens de négocier quoi que ce soit bilatéralement avec les représentants du régime iranien.
Pression internationale
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, coordinateur des négociations sur l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran (connu par son acronyme anglais JCPOA), doit consulter les autres signataires – ainsi que les États-Unis, prêts à revenir dans cet accord dénoncé en 2018 par Donald Trump -, avant d’arrêter une date pour la reprise des négociations à Vienne.
Les annonces iraniennes ont été jugées pour cette raison “prématurées” par les Européens.
L’accord conclu entre l’Iran d’une part et les États-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, la France et l’Allemagne de l’autre, offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions internationales qui étranglent son économie, en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l’ONU.
Les Américains s’impatientent et ont de nouveau prévenu, lundi, être prêts à prendre “d’autres mesures” si les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien échouaient,
La “porte” de la diplomatie “ne va pas rester ouverte éternellement”, a mis en garde l’émissaire américain pour l’Iran, Rob Malley. “À un moment donné, le JCPOA aura été trop vidé de son sens, car l’Iran aura fait des progrès irréversibles” en matière nucléaire, a-t-il averti.
Avec AFP