Le président américain Joe Biden a critiqué, mercredi, les actions “coercitives” de la Chine dans le détroit de Taïwan, dans un message adressé au sommet des pays de la région Asie-Pacifique. Le même jour, la présidente de Taïwan a dit avoir “confiance” dans les États-Unis.
Le président américain Joe Biden s’est positionné, une fois de plus, en faveur de Taïwan, dans un message adressé au 38e sommet organisé par l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), mercredi 27 octobre. S’exprimant par liaison vidéo, il a souligné que les États-Unis étaient “profondément préoccupés par les actions coercitives et agressives de la Chine… dans le détroit de Taiwan”, qui sépare la Chine continentale de Taïwan.
Les tensions se sont accrues dans cette zone avec la multiplication des incursions aériennes chinoises à proximité de Taïwan, que Pékin considère comme une province devant être réunie, si nécessaire par la force, à la Chine.
De telles actions “menacent la paix et la stabilité régionales”, a ajouté le président américain selon un enregistrement de ses propos obtenu par l’AFP.
Le même jour, dans une interview diffusée par la chaîne CNN, la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen a dit avoir “confiance, compte tenu de la relation de longue date qui nous lie aux États-Unis, ainsi que du soutien du peuple américain, du Congrès et de l’administration”.
Le sommet de l’Asie de l’Est, qui se tient sous une forme virtuelle cette année en raison de la pandémie de Covid-19, réunit dix-huit pays de la région Asie-Pacifique. Le Premier ministre chinois Li Keqiang y participe, de même que le président russe Vladimir Poutine et les dirigeants de la Corée du Sud et du Japon.
La “confiance” de Taïwan envers Washington
Les critiques américaines ont des précédents. La semaine dernière, Joe Biden avait déclaré à la télévision que les États-Unis étaient prêts à défendre l’île en cas d’attaque de la Chine.
Et mardi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a réclamé une “participation significative” de Taïwan au sein des institutions de l’Organisation des Nations unies (ONU), déclenchant une polémique avec la Chine.
“Taïwan n’a aucun droit de participation à l’ONU”, a rétorqué le lendemain à Pékin le porte-parole du Bureau des affaires taïwanaises, Ma Xiaoguang, rappelant que seuls des États souverains peuvent y adhérer.
Droits de l’homme et ambitions maritimes évoquées
Mercredi, le président Biden a également pris pour cibles les ambitions maritimes de Pékin, soulignant que les États-Unis étaient “pleinement engagés” dans la défense de “ la liberté de navigation, des voies navigables ouvertes, d’une circulation commerciale sans entraves, y compris en Mer de Chine méridionale”.
La Mer de Chine méridionale et ses îles font l’objet de revendications concurrentes de la Chine et plusieurs pays d’Asie du Sud-Est.
Les États-Unis évoqueront également “les droits de l’homme dans le Xinjiang et au Tibet, et les droits de la population de Hong Kong”.
La Birmanie, pays en crise depuis la prise du pouvoir par la junte militaire en février, a été au centre de la réunion. Les États-Unis “se tiennent aux côtés du peuple de Birmanie et appellent le régime militaire à mettre fin à la violence, libérer tous les prisonniers politiques et revenir sur le chemin de la démocratie”, a souligné le président américain.
Avec AFP