Le contenu du premier témoignage de l’ancienne dirigeante civile de la Birmanie, délivré mardi, n’a pas encore été divulgué. La junte verrouille totalement la communication autour de son procès qui se tient à huis clos. Aung San Suu Kyi est accusée de multiples infractions par les militaires qui mènent une répression sans merci contre leurs opposants depuis le coup d’État du 1er février.
C’est un procès qui se déroule à l’abri des regards de la communauté internationale. L’ex-dirigeante civile de la Birmanie, Aung San Suu Kyi, jugée depuis juin après avoir été renversée en février par un coup d’État militaire, a témoigné, mardi 26 octobre, pour la première fois devant un tribunal de la junte, a-t-on appris auprès d’une source proche du dossier.
Selon cette source, la prix Nobel de la paix 1991, âgée de 76 ans et assignée à résidence à Naypyidaw lors du putsch, a “fourni elle-même ses déclarations à la cour” en réponse aux accusations d’incitation aux troubles publics dont elle fait notamment l’objet et pour lesquelles elle avait plaidé non coupable en septembre.
Outre les accusations d’incitation aux troubles publics, Aung Suu Kyi est poursuivie pour une série d’infractions – importation illégale de talkies-walkies, violation des restrictions liées au Covid-19, sédition, corruption…Elle risque des dizaines d’années de prison.
Interdiction de parler aux médias
Le contenu de son témoignage mardi “ne peut pas être révélé” jusqu’à ce que le tribunal certifie ses déclarations, a précisé la même source en ajoutant que cela pourrait intervenir la semaine prochaine.
Les médias se sont vu interdire l’accès au procès de Mme Suu Kyi qui se déroule à huis clos dans un tribunal spécial de la capitale Naypyidaw.
Le principal avocat de l’ex-dirigeante, Khin Maung Zaw, avait annoncé mi-octobre ne plus avoir le droit de parler aux médias, aux diplomates étrangers et aux organisations internationales, relayant sur Facebook une ordonnance en ce sens du régime militaire.
Le putsch militaire du 1er février a mis fin à une brève parenthèse démocratique d’une décennie dans le pays. L’armée mène depuis une répression sanglante contre les opposants au coup d’Etat.
Avec AFP