Fabio Quartararo est devenu dimanche le premier Français champion du monde de MotoGP, la catégorie reine en moto de vitesse. Au Grand Prix d’Émilie-Romagne dimanche, “El Diablo”, pourtant parti quinzième, a devancé son principal concurrent, Francesco Bagnaia et s’est hissé jusqu’à la quatrième place.
À 22 ans, il entre dans l’histoire. Fabio Quartararo (Yamaha) a offert à la France son premier titre de champion du monde dans la catégorie reine de la vitesse moto, le MotoGP, dimanche 24 octobre.
Quinzième sur la grille de départ du Grand Prix d’Émilie-Romagne à Misano, en Italie, Fabio Quartararo a réalisé une impressionnante remontée jusqu’à la 4e place. Il a surtout profité de la chute de son dernier rival pour le titre, l’Italien Francesco “Pecco” Bagnaia (Ducati), parti à la faute à quatre tours de l’arrivée, alors qu’il était en tête.
Avec désormais 65 longueurs d’avance sur Bagnaia, “El Diablo” (surnom acquis pendant ses courses de jeunesse en Espagne) ne peut plus être rejoint au classement des pilotes, avant les deux dernières manches de la saison (Algarve, le 7 novembre et Valence, le 14), la victoire valant à chaque fois 25 points.
Avant même de regagner le paddock et après avoir célébré son titre avec les spectateurs dans un nuage de fumigène bleu, Fabio Quartararo a reçu un casque doré, symbole de son titre mondial.
“Je ne peux pas le croire, j’ai du mal à parler, c’est dingue”
Il a ensuite rejoint les stands où tous ses rivaux, dont l’Espagnol Marc Marquez, vainqueur de la course dimanche, et son rival malheureux Francesco Bagnaia l’ont chaleureusement félicité.
“Je ne peux pas le croire, j’ai du mal à parler, c’est dingue, c’est un très bon moment qu’il faut savourer”, a-t-il réagi, au bord des larmes.
Cette consécration arrive dans sa troisième saison en MotoGP, la première avec l’écurie d’usine Yamaha, après deux ans chez l’équipe satellite Yamaha-SRT.
Sur 16 GP disputés en 2021, Fabio Quartararo a décroché dix podiums, dont cinq victoires, et cinq pole positions.
Après des passages en demi-teinte par la Moto3 en 2015 et en 2016 (2 podiums et 2 poles, la première année), puis la Moto2 en 2017 et en 2018 (2 podiums, dont 1 victoire, et 1 pole, la deuxième année), l’espoir français a enfin confirmé en MotoGP l’année suivante, avec 7 podiums et 6 poles.
Avant de remporter en 2020 la première victoire française dans la catégorie depuis celle de Régis Laconi à Valence en 1999.
En course pour le titre en l’absence du favori espagnol Marc Marquez (Honda), blessé, le n° 20 a toutefois laissé filer le titre en fin de saison, victime de son agacement devant une moto pas à la hauteur de ses attentes.
En 2021, Fabio Quartararo en a tiré les leçons, avec pour moins bon résultat une 13e place en Espagne début mai, alors qu’il était handicapé par un syndrome des loges (problème musculaire) à un bras.
Au Grand Prix d’Émilie-Romagne, les adieux de Valentino Rossi
Lors de la manche suivante, en France, il a repris les rênes du championnat pour ne plus les lâcher, malgré les assauts finaux de Francesco Bagnaia.
Ce Grand Prix était aussi le dernier de l’icône italienne Valentino Rossi (Yamaha-SRT) devant son public, avant de prendre sa retraite en fin d’année.
La décevante 10e place de ce dernier, à l’image d’une ultime saison compliquée, n’a pas empêché ses innombrables fans de lui rendre hommage dans un nuage de fumée jaune (sa couleur fétiche).
Les pilotes de son équipe (la VR46) couraient, eux, dans des combinaisons et sur des motos jaunes barrées des mots “Grazie Vale !” (Merci Vale en italien).
L’an prochain, “Vale” se consacrera à sa famille – il attend son premier enfant –, à son académie formant les pilotes italiens, à sa future équipe de MotoGP et aux courses automobiles, avec l’objectif de participer un jour aux 24 Heures du Mans.
Avec AFP et Reuters