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JO de Pékin : au cœur des polémiques, la flamme olympique s'envole vers la Chine

La flamme olympique a entamé mardi son parcours depuis Athènes vers Pékin, à trois mois et demi des JO d’hiver 2022, vivement dénoncés par les défenseurs des droits humains comme une opération de communication du régime chinois.

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À peine éteinte à Tokyo, la flamme olympique a été rallumée en vue des JO d’hiver de Pékin. Le symbole de l’olympisme a entamé son voyage vers la Chine, non sans polémiques : les défenseurs des droits de l’Homme dénoncent des “Jeux du génocide”.

“La Chine a pour ambition d’organiser des Jeux sûrs et splendides”. À Athènes, le vice-président du comité d’organisation de Pékin-2022, Yu Zaiqing, a donné le départ du traditionnel long parcours de la flamme, allumée la veille à Olympie.

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Elle doit prendre l’avion pour Pékin, où elle arrivera mercredi matin avant d’entamer un tour de Chine, jusqu’à la cérémonie d’ouverture le 4 février 2022 au Stade national de Pékin, le “Nid d’oiseau”.

“La flamme olympique va voyager jusqu’à la Grande Muraille et à travers d’autres parties de la Chine, apportant avec elle la lumière de la paix et de l’amitié”, a dit Yu Zaiqing.


À Pékin, première ville de l’histoire à accueillir les Jeux d’été et d’hiver, environ 2 900 athlètes de 85 comités olympiques sont attendus pour disputer les JO du 4 au 20 février. Suivront les Paralympiques du 4 au 13 mars.

Pandémie oblige, il n’y avait pas de spectateurs, ni à l’allumage de la flamme lundi sur le site antique d’Olympie, ni à la cérémonie de remise aux organisateurs mardi au stade Panathénaïque, ni pour le relais de la flamme, très largement écourté.

“La pandémie nous a peut-être empêchés de tenir la cérémonie de la flamme en présence de public, mais je suis sûr que l’organisation réussie et en sécurité des Jeux sera une autre victoire de l’humanité sur le coronavirus”, a espéré le président du Comité olympique hellénique, Spyros Kapralos.

“No Genocide Games”

Loin des félicitations de mise, les défenseurs des droits humains ont protesté contre la tenue de la grand-messe olympique en Chine, comme ils l’avaient fait pour les Jeux d’été en 2008.

Ils contestent en particulier la politique de Pékin au Tibet, à Hong Kong et surtout dans le Xinjiang (ouest), contre les Ouïghours, minorité musulmane turcophone.

Lundi, lors de la cérémonie d’allumage de la flamme, des militants ont tenté de déployer un drapeau tibétain et une banderole “No Genocide Games” avant d’être arrêtés par la sécurité.

“C’est du ‘sportwashing’ (littéralement du sport-blanchiment, une opération de communication visant à masquer des manquements aux droits de l’Homme, NDLR). Il n’y a pas de raisons légitimes d’organiser les Jeux pendant un génocide”, a déclaré Zumretay Arkin, porte-parole du Congrès mondial ouïghour.

Les États-Unis affirment que Pékin se livre à un génocide contre les Ouïghours et d’autres peuples turcs du Xinjiang, où les experts estiment que plus d’un million de personnes sont incarcérées.

Pékin nie le terme de génocide et décrit les camps comme des centres de formation professionnelle, une affirmation rejetée par les Ouïghours qui disent être forcés de renoncer à leurs traditions religieuses.

Le CIO se cache derrière la neutralité

Selon Zumretay Arkin, cette campagne “visant à mettre en lumière les différents abus” du régime chinois est plus forte que celle de 2008 contre les JO d’été de Pékin, car elle rassemble “les communautés ouïghoures, les communautés de Hong Kong, les communautés tibétaines, mongoles du Sud, chinoises et taïwanaises”.

Selon ces militants, les résidents de Hong Kong, les Tibétains et les Ouïghours font l’objet d’une surveillance “orwellienne” en Chine, qui, selon eux, s’est aggravée après les JO-2008.

Le CIO est en train de légitimer “l’une des pires violations des droits de l’homme de tout le XXIe siècle” et de souiller l’esprit des Jeux, a affirmé Pema Doma, directrice de campagne de l’organisation “Students for a Free Tibet”.

“Ces Jeux ne peuvent pas se dérouler comme prévu, ils doivent être reportés”, a-t-elle déclaré.

Le président du Comité international olympique Thomas Bach a lui battu en brèche les appels au boycott, défendant la neutralité politique de l’instance et appelant les États à prendre leurs responsabilités.

Lui-même empêché, lorsqu’il était escrimeur, de participer aux Jeux de Moscou en 1980 boycottés par son pays, la RFA, il a soutenu qu’un boycott ne ferait du mal qu’aux athlètes.

Le CIO travaille sur la question des droits humains “dans la limite de (ses) attributions”, avait-il assuré en mars dernier.

Avec AFP

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