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Tour de France : “Une première semaine pleine de pièges” pour Julian Alaphilippe

La 109e édition du Tour de France sera montagneuse, a révélé jeudi le directeur de la course, Christian Prudhomme. Mais les sommets ne seront pas les seuls obstacles sur la route des coureurs. Beaucoup craignent une première semaine pleine de chausse-trapes.

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Retour en haute montagne pour le Tour de France. Le directeur de la course, Christian Prudhomme, a révélé jeudi 14 octobre le parcours de la 109e édition de la Grande boucle. Cette année, la course semble promise aux grimpeurs. L’Alpe d’Huez sera d’ailleurs l’une des cinq arrivées au sommet de cette année typée haute montagne.

Entre le départ le 1er juillet donné de Copenhague, le plus au nord de l’histoire de l’épreuve créée en 1903, et l’arrivée jugée comme d’habitude sur les Champs-Elysées à Paris le 24 juillet, les coureurs passeront par quatre pays (Danemark, France, Belgique, Suisse).

Ils partiront un jour plus tôt qu’à l’accoutumée, un vendredi, afin de permettre le transfert vers le nord de la France après les trois premières journées danoises. Ils auront ensuite droit à une séquence sur les pavés de Paris-Roubaix et à des étapes surtout favorables aux puncheurs dans la première semaine, profilées pour des coureurs tels que Mathieu van der Poel, Wout van Aert et le champion du monde Julian Alaphilippe.

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La course, comme en 2021, franchira les Alpes avant les Pyrénées et se déterminera définitivement à l’occasion d’un contre-la-montre de 40 km programmé dans le site médiéval de Rocamadour, ancestral lieu de pèlerinage, à la veille de l’arrivée à Paris.

>> À lire aussi : Tour de France Femmes : “Il y en a pour tous les types de coureuses”

Dans les Alpes, le col du Granon, à 2 413 mètres d’altitude au-dessus de la station de Serre-Chevalier, fait un retour symbolique : il n’a été escaladé en course que le 20 juillet 1986 pour la dernière apparition en maillot jaune de Bernard Hinault, le dernier Français vainqueur de l’épreuve (1985).

France 24 a récolté les premières réactions du peloton à l’issue de la cérémonie

Julian Alaphilippe, double champion du monde 

La France qui gagne en vélo, c’est Julian Alaphilippe. Le coureur cycliste l’a encore prouvé en septembre en arrachant un deuxième titre mondial au nez et à la barbe des coureurs belges, pourtant à domicile. Vainqueur de la première étape l’an dernier, porteur à 18 reprises du maillot, le coureur de la Deceunick-Quickstep regarde avec délice le nouveau parcours.

“Ma première impression, c’est que ça donne envie. La première semaine sera pleine de pièges. Il y aura de tout : un contre-la-montre, des étapes de bordures, les pavés, des arrivées pour les puncheurs, c’est sûr qu’il y aura du mouvement. 

Je pense viser des étapes. Je vais déjà prendre mon temps pour profiter de mes petites vacances et je penserai tranquillement au Tour, aux étapes, quand j’aurai récupéré. Là, je viens juste d’avoir le parcours, c’est un peu difficile de prévoir des objectifs.”

David Gaudu (Groupama-FDJ)

Auparavant fidèle lieutenant de Thibaut Pinot, David Gaudu a gagné du galon ces deux dernières années au sein de la Groupama-FDJ. Il est désormais un des leaders de la formation française et, sauf surprise, son équipe devrait compter sur lui pour jouer le classement général sur l’édition 2022.

“La première semaine sera piégeuse. J’avais pris du plaisir sur les pavés en 2018, ça demande des reconnaissances et même si ça intervient assez tôt, il risque d’y avoir déjà énormément d’écarts après les premières étapes. Il y a notamment ce pont au Danemark qui pourrait créer des bordures.

Les étapes de montagne se terminent au sommet, c’est intéressant. Elles sont très belles sur le papier, très dures. Il y aura deux grands blocs : le col du Granon et l’Alpe-d’Huez dans les Alpes, puis Peyragudes et Hautacam dans les Pyrénées. Il y aura aussi une belle arrivée à la Planche des Belles-Filles. La montagne est un peu éclatée, avec cinq belles arrivées. Cela se jouera à la pédale.

On décidera avec l’équipe de la stratégie à adopter. Mais si il y a une étape que je rêve de remporter, ce serait celle col du Granon. Elle est sur mes routes d’entraînement quand je suis en stage dans les Alpes. Je connais les routes par cœur l’Alpe-d’Huez est mythique mais ce sont moins mes routes. Je la laisserais à Thibault (Pinot, qui avait gagné sur ce col en 2015, NDLR), c’est un peu sa chasse gardée”, conclut David Gaudu en riant.

Benoit Cosnefroy (AG2R-Citroën)

Très souvent comparé à Julian Alaphilippe en raison de ses qualités de puncheur, Benoît Cosnefroy n’a pas encore son palmarès mais il y travaille. En 2021, il a obtenu sa première victoire World Tour sur la Bretagne Classic avant de faire troisième aux championnats d’Europe. En 2019, il s’était révélé au grand public en portant le maillot à pois de meilleur grimpeur du Tour de France entre la 2e et la 16e étape.

“C’est toujours une émotion particulière de découvrir la carte du Tour. Le début va être très stressant, que ce soit pour ceux qui visent le classement général ou pour le reste peloton. Quand tu vois qu’on va traverser un pont de 20 kilomètres… (le Storebæltsbroen, qui relie les deux principales îles du Danemark, NDLR) et après, ce sera des pavés !

J’ai découvert le parcours en même temps que vous donc il faudra que je l’analyse plus en détails après mes vacances, mais j’ai bien noté que Christian Prudhomme a parlé de petites bosses juste avant les arrivées. Sur le papier, ce sont des arrivées qui me conviennent”.

Tadej Pogacar, vainqueur 2020 et 2021 du Tour de France (à l’AFP)

“C’est un très bon parcours, intéressant de la première à la dernière étape. Des sprints, du vent, des pavés, des montées courtes, des longues, des raides. Ce sera un Tour vraiment complet. J’ai hâte d’en prendre le départ. J’ai déjà gagné à la Planche des Belles filles (le contre-la-montre de l’avant-dernière étape en 2020, NDLR). Ce sera une étape dure, on ne sait jamais ce qu’il peut s’y passer. Mais ce sera encore loin de la fin. J’y ai de grands souvenirs, je me rappelle de chaque instant de la montée, je suis impatient de la grimper à nouveau.

Il y a beaucoup de prétendants, on en parlera quand on y sera. Je viens de finir la saison, j’ai besoin de repos avant de commencer à penser à 2022. Il y a un peu plus de pression quand on a déjà gagné, c’est sûr.”

Kasper Asgreen (à l’AFP)

Le coureur danois de la Deceunick-Quickstep, vainqueur du Tour des Flandres en 2021, est ravi que la Grande boucle s’élance de son pays natal et a hâte de disputer les trois premières étapes à domicile :

“Le contre-la-montre le premier jour me convient assez bien, ça va être un chrono vraiment rapide. C’est bon pour moi. Le lendemain, j’espère qu’on aura beaucoup de vent en travers du pont. Ce sera spectaculaire, il pourrait y avoir des écarts importants. La troisième étape empruntera principalement mes routes d’entraînement, le peloton passera à quelques centaines de mètres de ma maison. Tous mes amis et ma famille seront là, ce sera vraiment spécial. La première semaine en général va être super intéressante. J’adore les pavés, c’est vraiment un terrain où je m’amuse. J’aime les classiques pavées donc c’est un plaisir de retrouver cela au Tour de France.”

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