L’oncle du président syrien Bachar al-Assad est revenu jeudi à Damas après 36 ans d’exil forcé, a annoncé un média progouvernemental vendredi. Condamné il y a un mois en France à quatre ans de prison pour blanchiment et détournement de fonds, l’homme de 84 ans serait rentré dans son pays pour éviter de purger sa peine.
Un retour au pays après 36 ans d’exil forcé. L’oncle du président syrien Bachar al-Assad, Rifaat al-Assad, est retourné à Damas, a annoncé un média progouvernemental, vendredi 8 octobre. Âgé de 84 ans, celui qui se présente comme un opposant à son neveu Bachar al-Assad a quitté son pays natal en 1984, après une tentative ratée de coup d’État contre son frère Hafez, qui a régné sur la Syrie avant que son fils Bachar ne lui succède en 2000.
Reconnu coupable de blanchiment en bande organisée et de détournement de fonds publics syriens, Rifaat al-Assad a été condamné en septembre en France à quatre ans d’emprisonnement ainsi qu’à la confiscation d’un patrimoine évalué à 90 millions d’euros.
“Afin d’éviter son emprisonnement en France (…) le président Assad est passé au-delà de ce qu’a dit et fait Rifaat al-Assad et l’a autorisé à revenir en Syrie”, selon le journal al-Watan. Arrivé jeudi en Syrie, l’oncle restera à l’écart de la vie politique du pays en guerre, a précisé le journal syrien.
Un patrimoine colossal
Ancien chef des forces d’élite de la sécurité intérieure, les Brigades de défense, Rifaat al-Assad a notamment participé au massacre de Hama en 1982, perpétré pour réprimer une insurrection islamiste et qui a fait entre 10 000 et 40 000 morts, selon diverses sources.
Sur plainte des associations Transparency international et Sherpa, la justice française a enquêté dès 2014 sur le colossal patrimoine de Rifaat al-Assad.
Des biens matériels et un patrimoine immobilier de luxe ont été saisis. L’enquête a montré que ces biens étaient détenus par Rifaat Al-Assad et ses proches via des sociétés au Panama ou au Liechtenstein, ensuite transférées au Luxembourg.
L’ancien dirigeant syrien est en outre poursuivi en Suisse pour des crimes de guerre commis dans les années 1980. Il pourrait être aussi jugé en Espagne pour des soupçons plus vastes de “biens mal acquis” portant sur plus de 500 propriétés saisies, pour 691 millions d’euros.
Avec AFP