Après avoir fait part mardi de son “immense chagrin”, le souverain pontife a exprimé mercredi “sa honte”, à la suite de la publication d’un rapport accablant sur la pédocriminalité au sein de l’Église de France. Dévoilées par une commission indépendante, les conclusions de l’enquête estiment à 216 000 le nombre de mineurs sexuellement agressés par des clercs ou religieux en France depuis 1950.
Le pape François a exprimé, mercredi 6 octobre, “sa honte”, insistant sur ce mot, après la publication d’un rapport accablant sur la pédocriminalité au sein de l’Église de France. “Je désire exprimer aux victimes ma tristesse, ma douleur pour les traumatismes subis, et aussi ma honte, notre honte, ma honte pour une trop longue incapacité de l’Église de les mettre au centre de ses préoccupations”, a-t-il dit au cours de l’audience générale. “Je prie, et prions tous ensemble, à toi Seigneur la gloire, à nous la honte. C’est le moment de la honte”, a insisté le pape argentin.
Une commission indépendante, qui a enquêté sur l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Église catholique de France, a publié mardi ses conclusions accablantes, estimant à 216 000 le nombre d’enfants et d’adolescents victimes de clercs et de religieux depuis 1950.
Si l’on ajoute les personnes agressées par des laïcs travaillant dans des institutions de l’Église (enseignants, surveillants, cadres de mouvements de jeunesse…), le nombre grimpe à 330 000, a indiqué son président, Jean-Marc Sauvé, en dévoilant les conclusions de la Commission indépendante sur les abus dans l’Église (Ciase).
Les catholiques français doivent “assumer leurs responsabilités”
Le pape a invité les responsables religieux “à poursuivre tous leurs efforts pour que de tels drames ne se reproduisent plus”. Évoquant “une épreuve dure mais salutaire”, il a appelé “les catholiques français à assumer leurs responsabilités pour que l’Église soit une maison sûre pour tous”.
Le rapport Sauvé “éclaire la France, il éclaire les catholiques, il éclaire les victimes mais il éclaire toute l’humanité aussi” – François Devaux, cofondateur de l’association La parole Libérée #AFP #AFPTV pic.twitter.com/MBWI088X8v
— Agence France-Presse (@afpfr) October 5, 2021
Dès mardi, le porte-parole du Vatican avait réagi à ces informations, évoquant l'”immense chagrin” du pape : “Ses pensées se tournent en premier lieu vers les victimes, avec un immense chagrin pour leurs blessures et gratitude pour leur courage de dénoncer. Elles se tournent aussi vers l’Église de France, afin que, ayant pris conscience de cette effroyable réalité (…) elle puisse entreprendre la voie de la rédemption”, avait déclaré le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, évoquant devant des journalistes la réaction du pape.
Avec AFP