Le président vénézuélien Nicolas Maduro a décidé, lundi, d’ouvrir la frontière entre le Venezuela et la Colombie au commerce à partir de mardi. Elle était fermée depuis février 2019 du fait de vives tensions politiques entre Caracas et Bogota.
Le Venezuela “tourne la page”. La vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodriguez, a annoncé, lundi 4 octobre, la réouverture des frontières terrestres avec la Colombie “à partir de demain” (mardi), plus de deux ans après leur fermeture.
“En pensant à notre peuple, à la fraternité et la coopération entre le peuple de Colombie et celui du Venezuela, (le président Nicolas Maduro) a pris la décision d’ouvrir le passage au commerce”, a déclaré Delcy Rodriguez à la télévision.
Au cours de la matinée, des monte-charges avaient retiré les conteneurs qui bloquaient depuis 2019 le pont Simon Bolivar entra la ville vénézuélienne de San Antonio de Tachira et celle de Cucuta en Colombie, a constaté un journaliste de l’AFP.
Bogota plaide pour une réouverture ordonnée
Dans un communiqué, le président colombien Ivan Duque a déclaré que son homologue vénézuélien était sous pression pour rouvrir la frontière du fait d’une “résistance démocratique”, une référence à l’opposition vénézuélienne. Il a ajouté que la réouverture des 2 200 kilomètres de frontières communes se ferait de manière ordonnée.
De ce fait, il est peu probable que la circulation reprenne mardi, l’agenda de Caracas ne correspondant pas forcément avec celui de Bogota.
“Le passage de véhicules sur les ponts internationaux ne sera autorisé qu’après des contrôles techniques (…) étant donné la longue durée” d’inutilisation, a dit le gouvernement colombien en soirée lundi.
La coordination a fait défaut par le passé. En juin, Bogota avait rouvert les frontières de manière unilatérale. Le président Maduro alors qualifié l’ouverture d’”intempestive”, réclamant une “ouverture contrôlée”.
Des passages clandestins
Le Venezuela avait fermé les frontières terrestres en février 2019 et rompu les relations diplomatiques avec Bogota après la reconnaissance du dirigeant de l’opposition Juan Guaido comme président intérimaire par la Colombie.
La frontière était déjà presque totalement fermée depuis 2015 en raison de la tension entre les deux voisins.
En 2019, quelque 40 000 personnes transitaient chaque jour par cet ouvrage très symbolique. Des milliers de personnes continuent à transiter clandestinement entre les deux pays.
“Il est temps qu’on puisse aller et venir librement sans qu’il y ait de problèmes avec nos frères colombiens”, a dit à l’AFP Rafael Gomez, le propriétaire d’un parking pour camions à la frontière. Il a confié que la fermeture du pont avait lourdement affecté l’économie locale fortement dépendante du transit.
Avec AFP et Reuters