Les électeurs qataris sont invités à choisir 30 des 45 membres du Majlis al-Choura, un organe consultatif sans grand pouvoir, à l’occasion d’un scrutin inédit qui ne devrait toutefois pas changer l’équilibre du pouvoir dans ce riche pays du Golfe. Jusqu’alors, tous les membres de ce conseil étaient nommés par l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani.
Les Qataris ont commencé, samedi 2 octobre, à voter pour élire la majorité des membres de leur organe législatif, un scrutin inédit dans ce riche pays du Golfe.
Les électeurs sont invités à choisir 30 des 45 membres du Majlis al-Choura, un organe consultatif sans grand pouvoir. Jusqu’alors, tous les membres de ce conseil étaient nommés par l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani.
Alors que les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 (05H00 GMT) et ferment à 18H00 (15H00 GMT), les observateurs soulignent que le scrutin ne devrait pas changer l’équilibre du pouvoir dans le pays gouverné par la famille régnante et où les partis politiques restent interdits.
Dans un bureau de vote d’une école du district d’Onaiza à Doha, des citoyens qataris en habits traditionnels s’enregistraient pour voter, avant de déposer leur enveloppe dans une urne.
Les 284 candidats (dont seulement 28 femmes) ont dû être approuvés par le puissant ministère de l’Intérieur et espèrent ravir un des 30 sièges à pourvoir.
Le conseil de la Choura pourra proposer des lois, approuver le budget ou encore révoquer des ministres, prérogatives qu’il n’avait pas avant. Mais le tout-puissant émir, qui nommera les 15 autres membres, aura un droit de véto.
La majorité des 2,5 millions d’habitants du Qatar sont étrangers et ne peuvent donc pas voter. Parmi les 330 000 Qataris, seuls les descendants d’habitants déjà citoyens du pays en 1930 ont le droit de voter et de se présenter comme candidats, disqualifiant d’office des familles naturalisées depuis.
Des votes auraient déjà eu lieu en interne
La tenue de ce scrutin, prévu par la Constitution de 2004 mais reporté à plusieurs reprises, a lieu au moment où le pays est sous le feu des projecteurs.
À un an de la Coupe du monde de football au Qatar, les autorités estiment qu’organiser ces élections “va attirer de l’attention positive” sur le pays, affirme Luciano Zaccara, spécialiste du Golfe à l’Université du Qatar.
“C’est une façon de montrer qu’ils vont dans la bonne direction, qu’ils souhaitent plus de participation politique”, ajoute-t-il.
Mais les experts ne s’attendent pas non plus à un tournant. Selon des sources diplomatiques, des votes ont déjà eu lieu en interne pour déterminer qui élire dans les circonscriptions.
Du fait du petit nombre de candidats dans sa circonscription, un électeur affirme sous couvert d’anonymat que le vote paraît d’ores et déjà “assez clair”.
“C’est un nouveau processus et nous sommes encore en train de déterminer ce que (le scrutin) signifie pour nous”, affirme-t-il.
Les Qataris se sont déjà prêtés à l’exercice électoral, ayant déjà voté par le passé lors de réformes constitutionnelles ou d’élections locales.
Les résultats de ces élections sont attendus dans la soirée.
Avec AFP