Alger a décidé samedi de rappeler “pour consultations” son ambassadeur en France. Une décision qui intervient après des propos d’Emmanuel Macron lors d’une rencontre avec des jeunes issus de familles marquées par la guerre d’indépendance. Le président de la République avait notamment fustigé “une rente mémorielle” entretenue par “le système politico-militaire” en Algérie.
Vers une crise diplomatique entre Paris et Alger? L’Algérie a décidé, samedi 2 octobre, de rappeler “pour consultations” son ambassadeur en France, a annoncé la télévision publique en citant un communiqué officiel de la présidence algérienne.
“L’Algérie rappelle son ambassadeur (Mohamed Antar-Daoud, ndlr) à Paris pour consultations et un communiqué sera diffusé sur le sujet”, a indiqué la télévision en montrant à l’écran un court texte en arabe de la présidence algérienne.
Les médias locaux reprenaient largement samedi un article du journal français Le Monde où le président français Emmanuel Macron, recevant des descendants de protagonistes de la guerre d’Algérie, estime qu’après son indépendance en 1962, l’Algérie s’est construite sur “une rente mémorielle”, entretenue par “le système politico-militaire”.
Il y évoque aussi “une histoire officielle”, selon lui, “totalement réécrite” qui “ne s’appuie pas sur des vérités” mais sur “un discours qui repose sur une haine de la France”.
C’est la seconde fois qu’Alger convoque son ambassadeur à Paris depuis mai 2020 lorsque l’ambassadeur de l’époque, Salah Lebdioui, avait fait l’objet d’un rappel “immédiat” après la diffusion d’un documentaire sur le mouvement de contestation prodémocratie Hirak, diffusé sur France 5 et la chaîne parlementaire.
Les relations entre Paris et Alger étaient déjà tendues. Mercredi, l’ambassadeur de France à Alger François Gouyette avait été convoqué au ministère des Affaires étrangères algérien pour se voir notifier “une protestation formelle du gouvernement” après la décision de Paris de réduire de moitié les visas accordés aux Algériens souhaitant se rendre en France.
Avec AFP