L’édition 2021 de la Fashion week voit la pandémie de Covid-19 s’éloigner à petits pas. Les défilés reprennent doucement, même si la plupart sont de simples présentations avec quelques mannequins et un public réduit, voire des projections de films de mode pour présenter les collections. Quelques grandes maisons ont tout de même organisé des shows spectaculaires dignes du monde d’avant, comme le relate notre chroniqueur spécialisé Pascal Mourier.
À l’occasion de cette nouvelle Fashion week, certains créateurs ont fait le choix de s’engager, en faveur de l’inclusion notamment. Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de la maison Dior, parle ainsi du “female gaze” et de son travail avec les femmes artistes. Ce regard féminin est aussi défendu par le créateur sud-africain Thebe Magugu. Il raconte avoir toujours été entouré et élevé par des femmes et explique que ce point de vue fait partie intégrante de qui il est aujourd’hui.
Le groupe Kering s’engage aussi mais sur un autre front, en renonçant à la fourrure animale pour toutes ses collections. C’est une décision dans l’air du temps, qui correspond à un changement d’attentes chez les clients et les clientes. L’impact sera forcément très important car le groupe compte de nombreuses enseignes : Gucci, Balenciaga, Bottega Veneta ou Alexander McQueen avaient déjà renoncé à la fourrure. Seules les marques Brioni et Saint Laurent l’utilisaient encore mais elles n’y auront plus recours à partir des collections de l’automne 2022.
Avec “Thierry Mugler, Couturissime”, le musée des Arts décoratifs consacre une rétrospective au créateur français. Des pièces emblématiques y sont exposées, comme la robe chimère ou la tenue robot. On y retrouve les silhouettes typiques du couturier, épaules taillées à la serpe et taille très fine, des tenues aux inspirations extraterrestres ou issues du monde animal… Thierry Mugler est aussi connu pour ses photographies, ses shows ou ses parfums..
Le palais Galliera, musée de la Mode de la ville de Paris, célèbre, lui, les 100 ans de Vogue avec une exposition. Le magazine a en fait été lancé en 1920 par le groupe Condé Nast mais à cause du Covid-19, l’exposition a été repoussée. Plus de 400 œuvres tirées des archives du magazine sont réunies : photographies, illustrations anciennes, films et bien sûr une sélection de modèles haute couture et de prêt-à-porter.
L’association Objectif Sport Adapté (OSA ) a organisé la deuxième édition du défilé Phoenix Alternative Models. Une vingtaine de femmes amputées ont défilé dans les murs des Invalides pour changer le regard porté sur l’amputation.
De leur côté, Agnès B et Le Slip français se sont associés à La Fabrique nomade pour favoriser l’intégration des migrants. Inès Mesmar, directrice de cette association, a réalisé lors d’une promenade le long du Canal de l’Ourcq, que les migrants régularisés travaillent souvent dans les mêmes secteurs, le BTP en tête, sans forcément tenir compte des savoir-faire qu’ils maîtrisaient dans leurs pays d’origine. Mais beaucoup ont des compétences dans le secteur textile, qui manque de main d’œuvre. Inès Mesmar a donc monté La Fabrique nomade pour former ces couturiers aux techniques françaises et enrichir le secteur textile de leurs propres connaissances. Deux produits-phares sont fabriqués, un bandana et un tablier, dont les profits sont revendus en faveur de la structure.