L’alliance entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni qui a privé la France d’un contrat pour la fourniture de sous-marins “ne change en rien la stratégie indopacifique de la France”, a affirmé mardi le président français.
L’alliance Aukus, qui a conduit à une lourde crise à la suite de l’annulation d’un contrat de sous-marins (à 55 milliards d’euros) qui devaient être livrés par la France à l’Australie, “ne change en rien la stratégie” de Paris dans l’Indo-Pacifique, a affirmé mardi 28 septembre Emmanuel Macron.
Cette stratégie a été “annoncée début 2018 en Inde, nous avons plusieurs partenaires dans la région” et “la France est une puissance indépendamment de tout contrat, puisque nous avons un million de compatriotes qui vivent dans cette région et plus de 8 000 soldats qui y sont déployés”, a déclaré le président français lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis.
“Les Européens doivent sortir de la naïveté” en “tirant les conséquences” des nouveaux choix stratégiques des États-Unis, tournés vers leur rivalité avec la Chine, a aussi déclaré Emmanuel Macron.
“Lorsque nous sommes sous l’effet de pressions de puissances qui parfois se durcissent, réagir, montrer que nous avons avec nous aussi la puissance et la capacité à nous défendre n’est pas céder à l’escalade, c’est simplement nous faire respecter”, a-t-il martelé lors de cette conférence de presse.
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L’ambassadeur français de retour à Washington mercredi
Ces déclarations interviennent après plus d’une semaine de tensions dans les relations américano-françaises.
La décision soudaine de l’Australie d’annuler un contrat passé avec la France pour acquérir 12 sous-marins français – et de conclure à la place un partenariat stratégique avec les États-Unis et la Grande-Bretagne – a provoqué la colère de Paris. La France par la voie de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a dénoncé un “coup dans le dos” et a rappelé la semaine dernière ses ambassadeurs à Washington et à Canberra.
L’ambassadeur de France à Washington, rappelé pour consultations après la crise des sous-marins, repartira mercredi aux États-Unis avec un mandat clair pour établir les conditions d’un réengagement entre les deux pays, a déclaré mardi Emmanuel Macron.
La sortie de crise entre la France et les États-Unis va prendre du “temps” et demander des “actes”, avaient affirmé à l’unisson jeudi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian et son homologue américain Antony Blinken, à l’issue d’un entretien à New York.
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Avec AFP et Reuters