Elles ont défilé dans une habit noir, couvrant parfois même leurs yeux d’un voile, avec des gants : la tenue arborée par des manifestantes “pro-Taliban”, le 11 septembre à Kaboul, a suscité de vives inquiétudes chez les Afghanes. En ligne, des femmes en exil ont lancé un mouvement de protestation pour montrer quels habits les “représentent”, alors que celles restées au pays, comme notre Observatrice, craignent de se voir imposer un accoutrement.
Neda (pseudonyme) est formelle : ce voile intégral noir, c’est du jamais-vu en Afghanistan. “C’est une version plus extrême du hijab que vous pouvez voir dans certains pays comme les Émirats arabes unis ou le Pakistan”, regrette-t-elle. Et plus extrême encore que le tchadri bleu en vigueur lors du premier régime taliban (1996-2001), avec lequel les femmes avaient une grille devant les yeux mais “au moins, pouvaient voir”. Aujourd’hui, “les Taliban disent que les femmes ne doivent pas sortir nues. Ce qu’ils veulent dire par là, c’est qu’elles doivent avoir le visage et les mains couverts, c’est ça leur conception de la nudité”, déplore notre Observatrice, légitimement inquiète de l’évolution des obligations faites aux femmes afghanes.
Son témoignage et celui d’une femme chiite hazara en exil sont dans cet extrait de l’émission des Observateurs de France 24.