À cinq semaines de la COP26, des milliers de jeunes militants écologistes se mobilisent, vendredi dans plusieurs dizaines de pays, afin de réclamer une action urgente contre le changement climatique en accentuant la pression sur les gouvernements. Des manifestations sont prévues dans plus de 1 500 sites à travers le monde. Il s’agit de la mobilisation la plus importante depuis la fin 2019.
Des milliers de jeunes militants se mobilisent à nouveau, vendredi 24 septembre dans plusieurs dizaines de pays, pour réclamer une action urgente contre le dérèglement climatique, à cinq semaines de la COP26.
Cette “grève mondiale pour le climat” vise à accentuer la pression sur les gouvernements à l’approche de cette 26e conférence des parties signataires de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui se déroulera à Glasgow du 1er au 12 novembre.
Des manifestations sont prévues dans plus de 1 500 sites à travers le monde selon Fridays for Future, l’un des mouvements à l’origine de l’initiative.
Cette mobilisation est la plus importante depuis la fin 2019, avant que la pandémie de Covid-19 ne mette un coup de frein à la dynamique.
“Il y a eu une année et demie très étrange avec cette pandémie, mais évidemment, la crise climatique n’a pas disparu”, a déclaré la militante écologiste suédoise Greta Thunberg.
“Au contraire, c’est encore plus urgent aujourd’hui que ça ne l’était auparavant”, a-t-elle souligné avant de participer à un défilé à Berlin.
Les manifestations ont commencé en Asie et se poursuivront en Europe et en Amérique du Nord.
En Allemagne, deux jours avant les élections législatives fédérales, les organisateurs tablent sur la participation de centaines de milliers de jeunes à quelque 400 défilés.
Parallèlement, en Angleterre, la route d’accès au port de Douvres a été bloquée par une quarantaine de militants de l’organisation Insulate Britain.
“Personne ne tient ses promesses”
Près de six ans après l’Accord de Paris sur le climat, signé en décembre 2015, qui prévoit de limiter en deçà de 2 °C, voire de 1,5 °C la hausse moyenne des températures mondiales d’ici à la fin du siècle par rapport aux niveaux d’avant la Révolution industrielle, les engagements des États restent largement en deçà des objectifs, comme l’a souligné l’ONU il y a une semaine.
Selon les experts onusiens, l’objectif de 1,5 °C est totalement hors de portée puisqu’au rythme des promesses actuelles, les émissions carbone seront 16 % plus élevées en 2030 qu’en 2010, alors que les scientifiques considèrent qu’il faudrait qu’elles baissent de 45 % pour éviter les effets les plus catastrophiques du changement climatique.
“Tout le monde parle de faire des promesses, mais personne ne les tient. Nous voulons plus d’actes”, déclare à Dacca, capitale du Bangladesh, Farzana, une militante écologiste de 22 ans.
Au Pakistan, dans la province du Baloutchistan, Yusuf, âgé de 17 ans, souligne que la reprise des manifestations est vitale pour redonner du souffle à la mobilisation. “La dernière fois, tout était virtuel et personne ne nous a prêté attention”, dit-il.
Mais en raison d’un accès toujours très inégal à la vaccination contre le Covid-19, les militants dans les pays les plus pauvres n’organiseront que des actions symboliques avec quelques poignées de participants.
Avec Reuters