L’émissaire américain en Haïti, Daniel Foote, a démissionné, mercredi, pour dénoncer les expulsions “inhumaines” par les États-Unis de milliers de migrants haïtiens. Le petit pays des Caraïbes est dans le même temps plongé dans une crise politique, humanitaire et sécuritaire, en proie à l’insécurité grandissante des gangs armés.
Dans une lettre datée du mercredi 22 septembre, l’émissaire américain en Haïti Daniel Foote a démissionné de son poste qu’il occupait seulement depuis juillet, pour dénoncer les expulsions “inhumaines” par les États-Unis de milliers de migrants haïtiens, alors que le pays est en proie à l’insécurité grandissante des gangs armés.
“Je ne m’associerai pas à la décision inhumaine et contreproductive des États-Unis d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et d’immigrants illégaux en Haïti, un pays où nos fonctionnaires sont confinés dans des complexes sécurisés en raison du danger que représentent les gangs armés contrôlant la vie quotidienne”, assène Daniel Foote dans sa lettre de démission adressée au secrétaire d’État Antony Blinken.
Le gouvernement américain peine à gérer un afflux soudain et massif de milliers de migrants, dont de nombreux Haïtiens, qui tentent de traverser le Rio Grande et se sont massés sous un pont la semaine dernière dans la petite ville frontalière de Del Rio, au Texas.
Expulsion de milliers de migrants
Les autorités américaines ont commencé à les renvoyer par avion dans leur pays, une décision très critiquée car ces migrants fuient leur pays plongé dans une crise politique, sécuritaire et humanitaire.
Le ministre américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a affirmé, mercredi, que les photos montrant des membres de la police aux frontières repoussant à cheval des migrants haïtiens à la frontière américano-mexicaine ne reflétaient pas l’identité des États-Unis, ni l’action de l’ensemble de cette force. Ces clichés, qui ont fait le tour du monde, ont suscité un vif émoi aux États-Unis.
Alejandro Mayorkas a rappelé avoir ordonné l’ouverture d’une enquête et promis des résultats rapides, “d’ici quelques jours et non des semaines”.
Des milliers de migrants continuaient mercredi à traverser le Rio Grande à Del Rio, au Texas pour tenter d’obtenir l’asile aux États-Unis.
Et le flux n’est pas près de s’arrêter. Depuis des semaines, des milliers de migrants qui tentent de rejoindre les États-Unis via l’Amérique centrale se retrouvent bloqués sur la côte nord de la Colombie, en attente de leur passage vers le Panama. Il sont près de 19 000 migrants, en majorité haïtiens, a-t-on appris mercredi de source officielle.
Avec AFP