La France avait été informée dès le mois de juin de la possible annulation du contrat portant sur la livraison de sous-marins français, a affirmé vendredi Scott Morrison, le Premier ministre australien.
Le Premier ministre australien Scott Morrison a déclaré, vendredi 17 septembre, avoir évoqué la possibilité que l’Australie annule la commande de sous-marins français lors de discussions avec le président français, Emmanuel Macron, en juin.
La France répond ne pas avoir été informée de l’intention de l’Australie de renoncer au contrat de plusieurs dizaines de milliards de dollars qu’elle avait signé avec la France, et de se doter de sous-marins nucléaires américains.
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L’Australie a annoncé jeudi qu’elle renonçait à l’accord passé avec le groupe français Naval Group pour construire une flotte de sous-marins conventionnels et qu’elle construirait à la place au moins huit sous-marins à propulsion nucléaire avec la technologie américaine et britannique.
“C’est vraiment […] un coup dans le dos”, a réagi jeudi Jean-Yves Le Drian sur France info. “Nous avions établi avec l’Australie une relation de confiance, cette confiance est trahie.”
“J’ai été très clair”
Jeudi, Scott Morrison a indiqué que la France avait été avertie de la décision de l’Australie, une déclaration démentie par la France.
Vendredi, le Premier ministre australien a reconnu les dommages infligés aux relations entre l’Australie et la France, mais a réaffirmé avoir informé en juin Emmanuel Macron que l’Australie avait revu sa position sur l’accord et qu’elle pourrait être amenée à prendre une autre décision.
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“J’ai été très clair, nous avons eu un long dîner à Paris, sur nos préoccupations concernant les capacités des sous-marins conventionnels à faire face au nouvel environnement stratégique auquel nous sommes confrontés”, a déclaré Scott Morrison à la radio 5aa. “J’ai dit très clairement que c’était une question sur laquelle l’Australie devait prendre une décision dans son intérêt national”, a-t-il ajouté.
Cette alliance américano-australienne au détriment de la France constitue à Paris un élément de défiance supplémentaire à l’égard des États-Unis de Joe Biden, et ce alors que le président américain tente de rassembler ses soutiens en Asie et dans le Pacifique afin de contrer l’influence de la Chine.
Avec Reuters