La Californie organisait, mardi, un référendum sur la révocation du gouverneur démocrate de l’État. Les électeurs ont décidé de maintenir en fonction Gavin Newsom, votant majoritairement “non”, selon des estimations diffusées mardi soir par les médias américains.
La Californie devait se prononcer sur le maintien de son gouverneur démocrate, fragilisé par la crise du Covid-19. Selon les estimations diffusées par les médias, les électeurs de cet État américain ont rejeté la révocation de Gavin Newsom lors du référendum, mardi 14 septembre.
Les bureaux de vote ont fermé à 20 heures (heure locale, 5 heures mercredi à Paris) mais de nombreux électeurs, environ 9 millions sur 22 inscrits au total, avaient déjà voté par anticipation.
Le “non” obtenait environ deux-tiers des voix après dépouillement de plus de 60 % des bulletins déjà comptabilisés, selon CNN et NBC. Avec une telle avance, les deux chaînes estiment que le démocrate Gavin Newsom va rester gouverneur et terminer son mandat.
Un enjeu national
Utilisant une disposition de la Constitution californienne, des citoyens mécontents – très vite ralliés par le parti républicain – avaient obtenu ce “ scrutin de rappel” permettant de révoquer un gouverneur en dehors de tout calendrier électoral, après avoir recueilli plus de 1,5 million de signatures.
Preuve de l’enjeu national de ce référendum dans un État équivalent à la cinquième puissance économique mondiale, le président Joe Biden a mis sa casquette de patron du camp démocrate et s’est rendu lundi en Californie pour soutenir M. Newsom.
Son prédécesseur républicain Donald Trump a, quant à lui, choisi une nouvelle fois d’agiter le spectre de la fraude électorale lors du vote par correspondance, accusations qu’il avait faites après sa défaite face à Joe Biden sans jamais pouvoir les étayer.
Des accusations de fraude électorale
En écho au profond clivage qui divise les États-Unis, les Californiens partisans du référendum dénoncent des impôts excessifs, une “élite” démocrate perçue comme méprisante et des libertés individuelles bafouées par les autorités depuis le début de la pandémie.
Les opposants y voient une manoeuvre pour se porter aux commandes d’un État farouchement démocrate, hors d’atteinte pour les conservateurs lors d’un scrutin classique.
Les électeurs avaient le choix entre 46 candidats, en grande majorité républicains, dont l’animateur radio ultra-conservateur Larry Elder, donné favori parmi les concurrents de M. Newsom, l’icône transgenre Caitlyn Jenner, célèbre pour son appartenance au clan Kardashian, et une multitude d’autres plus ou moins farfelus.
Comme M. Trump, la plupart des républicains en lice dans le référendum ont repris à leur compte les accusations de fraude électorale. Larry Elder a jusqu’à présent refusé de dire s’il accepterait les résultats du scrutin et a lancé un site Internet invitant ses partisans à dénoncer toute irrégularité dont ils seraient témoins afin de préserver “l’intégrité” du vote.
Le coût du référendum est estimé à près de 280 millions de dollars par les autorités.
Avec AFP