Selon les rumeurs, le mollah Baradar, vice-Premier ministre afghan, serait mort à la suite d’une fusillade entre des clans rivaux des Taliban. Abdul Ghani Baradar a diffusé un message vocal dans lequel il dément avoir été tué et dénonce “la fausse propagande”.
La rumeur de la mort du mollah Baradar enflait depuis quelques jours en Afghanistan. Les Taliban ont démenti, mardi 14 septembre, que ce dirigeant ait été tué dans une fusillade avec des rivaux au sein du mouvement, sur fond de rumeurs de divisions internes quasiment un mois après leur entrée victorieuse dans Kaboul.
Le mollah Baradar n’était plus apparu en public depuis de nombreux jours et il ne faisait pas partie de la délégation ministérielle qui a rencontré dimanche à Kaboul le ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Mohamed ben Abdoulrahman al Thani.
Sulail Shaheen, porte-parole des Taliban, a déclaré que le mollah Abdul Ghani Baradar, ancien chef du bureau politique des Taliban et nommé la semaine dernière vice-Premier ministre d’Afghanistan, avait diffusé un message vocal dans lequel il dément avoir été tué ou blessé dans un affrontement.
“Des informations publiées dans les médias ont annoncé ma mort. J’étais ces derniers jours en déplacement. Et là où je suis en ce moment, nous allons bien, avec mes frères et amis”, déclare le mollah Baradar dans ce message. “Les médias diffusent toujours de la fausse propagande. En conséquence, je démens fermement tous ces mensonges, et vous confirme à 100 % que nous n’avons ni différend, ni problème.”
Les Taliban ont aussi diffusé des vidéos censées montrer le mollah Baradar participer à des réunions à Kandahar, dans le sud de l’Afghanistan. Reuters n’a pas pu vérifier l’authenticité de ces documents.
Des divisions internes entre les chefs militaires des Taliban
Ces démentis interviennent après plusieurs jours de rumeurs sur de possibles affrontements entre partisans du mollah Baradar et ceux de Sirajuddin Haqqani, chef du réseau Haqqani implanté près de la frontière du Pakistan et considéré comme l’une des franges les plus radicales et violentes du mouvement Taliban.
Les rumeurs portent aussi plus globalement sur des divisions internes entre les chefs militaires des Taliban comme Sirajuddin Haqqani et leurs représentants politiques, tels que le mollah Baradar, qui a piloté les efforts diplomatiques à Doha pour parvenir à un accord avec les États-Unis ayant conduit au retrait militaire américain d’Afghanistan en août.
Les Taliban ont sans cesse démenti toute dissension interne.
Le chef suprême des Taliban, le mollah Haibatullah Akhundzada, n’a quant à lui pas été vu en public depuis la prise de Kaboul le 15 août, même s’il a publié un communiqué lors de la formation du nouveau gouvernement la semaine dernière. Des rumeurs circulant au Pakistan et en Afghanistan le disaient notamment malade du Covid-19, ou tué dans un bombardement.
Les Taliban n’ont confirmé la mort de leur fondateur, le mollah Omar, qu’en 2015, soit deux ans après.
Avec AFP et Reuters