Dans une interview accordée à France 24, le chef de l’opposition ougandaise Bobi Wine a déclaré qu’il était le président légitime de l’Ouganda. Candidat malheureux à l’élection présidentielle de janvier, il a accusé le président Yoweri Museveni de massacres et a appelé le peuple ougandais à “se libérer” d’une “dictature”. Bobi Wine a prédit que ce n’était “qu’une question de temps” avant que le président “ne tombe dans les oubliettes de l’Histoire”, “comme d’autres tyrans” avant lui.
Le chef de la plateforme ougandaise de l’unité nationale, Robert Kyagulanyi Ssentamu – plus connu sous son nom de scène Bobi Wine – a déclaré à France 24 qu’il était le vrai vainqueur de l’élection présidentielle de janvier. Il a critiqué les pays occidentaux et l’Union africaine pour la tiédeur de leur réaction face à ce qu’il décrit comme une élection frauduleuse. Il a affirmé que le président Yoweri Museveni avait peur du peuple ougandais, en particulier de la jeune génération.
Le chef de l’opposition a déclaré avoir rejeté la récente main tendue de Yoweri Museveni, soulignant que “l’approche du président en matière de dialogue a été soit la coercition, soit la cooptation, mais jamais un véritable dialogue”.
Bobi Wine a qualifié cette décision d'”hypocrites” les propos de Museveni assurant que les responsables des meurtres de manifestants lors des dernières élections seraient poursuivis : selon Bobi Wine, le fils aîné du président, le général Muhoozi Kainerugaba, serait le principal commanditaire de la répression. Le chef de l’opposition ougandaise a ajouté qu’il était clair que le président Museveni préparait son fils de à sa propre succession, cherchant ainsi à faire de l’Ouganda une dynastie.
Bobi Wine lit dans l’annonce de Museveni d’accueillir temporairement des réfugiés afghans en Ouganda une mesure destinée à polir son image au niveau international, après une élection controversée. L’opposant ougandais a promis d’utiliser tous les moyens “juridiques et moraux” pour évincer Museveni du pouvoir, affirmant que le président finirait par tomber “dans les oubliettes de l’Histoire”, dans le sillage d’autres dictateurs déchus comme Omar el-Béchir, Robert Mugabe, ou Mouammar Kadhafi.