La Britannique Emma Raducanu a remporté samedi l’US Open et devient la première joueuse issue des qualifications à décrocher un titre du Grand Chelem
C’est une performance inouïe que vient de réaliser Emma Raducanu. La Britannique âgée de seulement 18 ans a remporté l’US Open en battant en finale 6-4, 6-3 la Canadienne Leylah Fernandez, 19 ans, samedi 11 septembre à New York.
Elle est ainsi devenue la première joueuse issue des qualifications à décrocher un titre du Grand Chelem et aussi la plus jeune depuis la Russe Maria Sharapova qui avait remporté Wimbledon à 17 ans en 2004.
Son exploit est d’autant plus impressionnant que Raducanu, 150e mondiale, a tout emporté sur son passage, ne laissant aucune miette à ses adversaires : elle a gagné ses dix matches, qualifications comprises, par 20 sets à 0. La dernière à avoir réussi pareil “perfect” à l’US Open était Serena Williams en 2014.
En face d’elle se trouvait Fernandez (73e), l’autre sensation de la quinzaine new-yorkaise, qui, à défaut d’avoir balayé ses rivales, est parvenue à renverser des situations très compromises, aux dépens d’adversaires pourtant chevronnées.
Elle avait ainsi barré la route de trois des cinq meilleures joueuses mondiales: la Japonaise Naomi Osaka (3e) lauréate de l’an passé, de l’Ukrainienne Elina Svitolina (5e) puis de la Bélarusse Aryna Sabalenka (2e).
Mais cette fois, elle n’a rien pu faire face à Raducanu qu’elle retrouvait pour la première fois chez pros, trois ans après sa défaite contre la Britannique au 2e tour du tournoi juniors de Wimbledon en 2018.
Le contexte était évidemment tout autre, au coeur du chaudron du Arthur Ashe et ses quelque 23 000 fans électriques, dont Billie Jean King, une des plus grandes championnes de tous les temps qui a dû apprécier de voir le tennis de demain éclater au grand jour sous ses yeux.
Une star est née
Raducanu aura été, comme attendu, la plus agressive dans cette finale, à l’image de ce break d’entrée réussi, en profitant de la fébrilité au service de son adversaire qui ne cessera d’en payer le prix cher durant cette rencontre.
Fernandez a réussi à débreaker car elle a su rivaliser dans l’échange, démontrant qu’à défaut d’être aussi puissante, elle savait très bien contre-attaquer et imposer des rallyes. Mais après 58 minutes très disputées, c’est la Britannique qui a encore fait la différence sur service adverse, avec un superbe coup droit décroisé.
La Canadienne, plombée par une première balle dépassant à peine les 50 % de réussite et une seconde souvent punie par les retours de son adversaire, a encore cédé deux fois son engagement dans la deuxième manche qu’elle avait pourtant bien commencée en breakant la première.
Après avoir sauvé deux balles de match à 5-2 sur son service, elle s’est battue comme une diablesse pour retarder l’échéance, en lâchant enfin ses coups. Sur l’un d’eux lui offrant une balle de débreak, Raducanu s’est râpé le genou gauche sur une glissade, une larme de sang coulant le long de sa jambe.
Après un temps mort médical, légèrement contesté par Fernandez consciente que son élan pouvait être brisé, la Roumaine, après un smash difficile passé ric-rac, s’est offerte sa troisième balle de match. La bonne.
Raducanu s’est effondrée de joie sous les vivats. Une star est née à Flushing Meadows que personne n’a vue venir, hormis peut-être les observateurs qui se souviennent qu’à Wimbledon cet été elle avait atteint les 8e de finale, bénéficiant alors d’une invitation.
Elle avait alors abandonné en 8e de finale, étouffée par l’enjeu, victime de problèmes respiratoires. Cette fois c’est elle qui a coupé le souffle autour d’elle.
Avec AFP