Qualifié vendredi pour la finale de l’US Open aux dépens d’Alexander Zverev, Novak Djokovic n’a plus qu’un match à emporter pour réaliser l’exploit de gagner les quatre tournois majeurs la même année. Le joueur serbe a promis de “tout donner” dimanche face au numéro 2 mondial, le redoutable Daniil Medvedev.
Un dernier match pour entrer dans l’histoire. Novak Djokovic, vainqueur au forceps d’Alexander Zverev (4e), vendredi 10 septembre à New York, s’est ouvert les portes d’un Grand Chelem sur l’année, en se qualifiant pour la finale de l’US Open où l’attend de pied ferme le Russe Daniil Medvedev (2e).
“Ce sont les moments pour lesquels nous vivons. C’est le genre d’occasions uniques dont nous rêvons lorsque nous sommes à la recherche d’une motivation. Je vais jouer le prochain match comme si c’était le dernier de ma carrière”, a réagi le Serbe après sa victoire 4-6, 6-2, 6-4, 4-6, 6-2.
Cette performance qu’il peut accomplir n’a plus été réussie depuis 1969 et Rod Laver, aujourd’hui âgé de 83 ans, qui était présent en tribunes du Arthur Ashe. L’Australien a ainsi vu le N.1 mondial marcher un peu plus dans ses pas, également mû par la possibilité de porter à 21 le record du nombre de titres majeurs collectés par un seul joueur, dépassant ainsi Roger Federer et Rafael Nadal.
Voilà donc “Nole” plus qu’à une marche de réussir un exploit monumental, certainement le plus grand de l’histoire de l’ère Open, chez les messieurs. S’il y parvient, le Serbe de 34 ans ne pourra plus se voir contester, sur le plan du palmarès tout du moins, le statut de “GOAT” (Greatest of All Time, plus grand joueur de tous les temps) du tennis.
“Rude bataille”
“Plus qu’un seul match. Je vais y mettre mon cœur, mon âme, mon corps et ma tête”, a-t-il promis.
En attendant, Djokovic a encore égalé un autre record du Suisse, en accédant à sa 31e finale d’un Grand Chelem. Il est aussi devenu le plus vieux finaliste de l’US Open depuis Andre Agassi, 35 ans en 2005, en attendant peut-être d’en devenir le plus vieux vainqueur depuis Ken Rosewall, 35 ans en 1970.
Avant de se mesurer à Zverev, le Serbe, s’attendant, à raison, à “une rude bataille”, avait prévenu qu’il serait “prêt à l’affronter cinq sets, cinq heures, tout ce qu’il faudra”, assurant être le meilleur dans de tels matches.
Il l’a prouvé, même si le combat n’a pas duré autant, puisqu’il s’est imposé en 3h33.
Après la perte du premier set, Zverev se montrant solide sur son engagement et agressif, Djokovic a immédiatement réagi, comme lors des tours précédents où il avait également dû remonter ce handicap. Et ce n’est pas ce point fabuleux, finalement perdu au bout de 53 coups assénés de part et d’autres, qui allait l’empêcher juste derrière d’empocher la troisième manche.
L’Allemand, mené à son tour, deux manches à une, ne s’est pas décontenancé, ayant certainement en mémoire le scénario de la demi-finale aux Jeux olympiques de Tokyo, où il avait renversé la situation face à Djokovic, s’ouvrant alors la voie à une médaille d’or. Et il a réussi à égaliser à deux sets partout.
Depuis sa victoire au Japon, Zverev a aligné 16 victoires, en remportant au passage le Masters 1000 de Cincinnati. Une série qui s’est arrêtée là, car le N.1 mondial a encore élevé son niveau dans cette 5e manche où il se sent si fort.
Ovation du public
Il a pris à la gorge son adversaire, impuissant, qui n’a pratiquement pas vu défiler les jeux et s’est retrouvé mené 5-0. Valeureux, l’Allemand a débreaké une fois, en faisant preuve de courage, et de talent, dans d’autres échanges somptueux qui auront régalé le Arthur Ashe.
Mais Djokovic, en champion unique qu’il est, ne l’a pas laissé espérer un instant de plus et a forcé son destin, recevant, durant une énorme ovation du public, des mots certainement de respect prononcés à son oreille par son rival.
Il sera donc opposé à Medvedev, qui s’est qualifié aisément pour sa deuxième finale à Flushing Meadows en écartant 6-4, 7-5, 6-2 le Canadien Félix Auger-Aliassime (15e).
“Si j’y arrive, je serai probablement quelque part dans les livres d’histoire comme ayant été celui qui ne l’a pas laissé faire”, a-t-il souligné, promettant de “tout donner” dimanche.
Or le Russe, battu en 2019 à ce stade par Rafael Nadal après un combat épique en cinq sets, a de l’énergie à revendre, car il a passé ses tours en moins de deux heures en moyenne.
Mais il sait que la dernière fois où ils se sont affrontés, c’était en finale de l’Open d’Australie et “Nole” avait alors plié l’affaire en trois sets, sans sourciller.
Ce dernier entamait alors, le savait-il peut-être, sa plus grande marche vers l’histoire.
Avec AFP