La finale Dames de l’US Open de tennis se jouera entre deux adolescentes prometteuses : Leylah Fernandez, 19 ans, canadienne, affrontera samedi Emma Raducanu, 18 ans, britannique, issue des qualifications. Les deux joueuses ont respectivement battu les 2e et 18e joueuses mondiales.
La jeune relève est arrivée. La Britannique Emma Raducanu, 18 ans, issue des qualifications, et la Canadienne Leylah Fernandez, 19 ans, quasi-inconnues avant l’US Open, ont accédé à leur première finale de Grand Chelem, jeudi 9 septembre, apportant un vent de fraîcheur dans le tennis féminin.
Raducanu, qui a étrillé 6-1, 6-4 la Grecque Maria Sakkari (18e) dans la deuxième demie en session nocturne, est devenue la première joueuse de l’histoire issue des qualifications à se hisser à ce stade d’un Majeur. Elle est aussi la plus jeune depuis la Russe Maria Sharapova qui avait 17 ans en 2004, à Wimbledon. “Je suis en finale et je n’arrive pas à y croire”, a réagi, radieuse, la Londonienne, après sa nouvelle démonstration encore pleine de maîtrise.
>> À lire sur France24.com : Tennis : Emma Raducanu, la prodige de 18 ans qui éblouit à l’US Open
Des années de travail, de larmes, de sang et de sacrifices
Leylah Fernandez (73e) a elle lutté bien plus dur contre la Biélorusse n°2 mondiale, Aryna Sabalenka 7-6 (7/3), 4-6, 6-4. Comme au 3e tour lorsqu’elle a fait sensation, en éliminant la tenante du titre Naomi Osaka (3e) pourtant à deux points d’une victoire que tout le monde attendait. Comme en 8e et en quart pour se débarrasser de l’Allemande Angelique Kerber (17e) et de l’Ukrainienne Elina Svitolina (5e).
“Je ne sais absolument pas comment j’ai fait ! Je dirais que c’est grâce au public new-yorkais. Il m’a aidée aujourd’hui. Il m’a soutenue. Ce sont des années et des années de travail, de larmes, de sang et de sacrifices. Je suis tellement contente d’être en finale”, s’est-elle exclamée de joie.
Raducanu contre Fernandez, c’est la première finale entre teenagers dans un Majeur, depuis celle de l’US Open remportée en 1999 par Serena Williams, alors âgée de 17 ans, aux dépens de la Suissesse Martina Hingis, 18 ans à l’époque.
En attendant, il faudra bien qu’une nouvelle championne ajoute son nom au palmarès de l’US Open samedi. Et si Raducanu paraît la plus impressionnante, en étant partie de si loin dans le tournoi pour franchir chaque tour avec une facilité et une autorité déconcertantes, Fernandez a fait preuve d’une capacité de résistance et de réaction dans des situations compromises qui interdisent de la sous-estimer.
La Britannique, pas un record près à battre, pourrait d’ailleurs aussi devenir la première à s’imposer à Flushing Meadows sans perdre un seul set depuis Serena Williams en 2014.
Sakkari, dont c’était la deuxième demi-finale en Grand Chelem après Roland-Garros en juin, en a fait les frais et il n’y a eu à redire, tant son adversaire l’a écœurée dans le jeu, la surclassant dans une première manche enlevée en vingt-huit minutes.
La seconde fut un peu plus disputée, mais Sakkari a vu la plupart de ses coups de canons renvoyés comme un mur le ferait, ce qui l’a inévitablement poussée à commettre de nombreuses fautes directes (33 contre 17).
“Je m’en fiche ! Je veux juste la jouer !”
Plus tôt, Fernandez, qui n’avait jamais dépassé le troisième tour en six tournois du Grand Chelem avant cette quinzaine, a fait de Sabalenka sa troisième victime parmi les cinq meilleures joueuses mondiales, après Osaka et Svitolina.
Personne n’avait réussi pareils scalps en Grand Chelem depuis Serena Williams à Wimbledon en 2012.
Favorite, eu égard à son statut de 2e mondiale, Sabalenka a d’abord craqué dans le jeu décisif du premier set, commettant cinq fautes directes consécutives, dont un smash complètement raté et une double faute.
Et Fernandez de soulever de ses bras les clameurs du Arthur Ashe, déjà bien derrière elle, tandis que dans la sono résonnait son prénom dans la voix de d’Éric Clapton, sur la version rock de “Layla” quand il la chantait dans son groupe Derek and the Dominos.
Cela n’a pas décontenancé la Biélorusse, qui a su égaliser à un set partout en continuant d’être agressive, avec force coups droits gagnants.
Mais Fernandez, qui s’est imposée lors des trois matches précédents en remontant un set de retard, a encore été la plus solide, sa rivale s’étant effondrée sur son dernier jeu de service, avec une énième erreur directe (52 au final) et deux doubles fautes consécutives (8 au total).
Contre qui préfèrerait-elle jouer sa finale ? “Je m’en fiche ! Je veux juste la jouer !”, s’est esclaffée Leylah Fernandez.
“Y a-t-il une attente ? Je suis issue des qualifications, donc sans pression”, a ri Raducanu.
Une chose est sûre, le talent et l’insouciance ont d’ores et déjà triomphé à Flushing Meadows.
Avec AFP