Le ministère des Affaires étrangères a annoncé vendredi que 49 Français et leurs familles étaient évacués d’Afghanistan sur un vol à destination de Doha, au Qatar.
Un nouveau vol d’évacuation, transportant notamment des Français désireux de fuir l’Afghanistan, a quitté, vendredi 10 septembre, la capitale Kaboul, où les Taliban consolident leur emprise à la veille du 20e anniversaire des attentats du 11-Septembre qui avaient précipité la fin de leur première expérience au pouvoir.
Quarante-neuf ressortissants français et membres de leurs familles se trouvent à bord de ce vol en direction de Doha, le deuxième depuis la fin du pont aérien occidental et le départ des Américains d’Afghanistan fin août.
Cette opération d’évacuation “permet à 49 de nos compatriotes et de leurs ayants droit de rejoindre le Qatar”, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué, en remerciant les autorités qataries pour leur “aide déterminante”.
Ces ressortissants seront ensuite ramenés à Paris – à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle – sur un vol affrété par le ministère français des Affaires étrangères.
Le gouvernement français reste “pleinement mobilisé pour assurer de nouvelles évacuations dès que possible” de ressortissants qui resteraient sur place ou d’Afghans menacés par les Taliban, a ajouté le Quai d’Orsay.
Un vol passager international avait déjà quitté Kaboul jeudi à l’issue de deux semaines très chaotiques à l’aéroport de la capitale afghane. Le départ de ces deux vols rapprochés montre que l’aérodrome, qui avait été saccagé fin août, est proche de pouvoir rouvrir aux vols commerciaux, grâce en particulier aux efforts du Qatar.
“Si je ne peux pas partir, tuez-moi”
Le vol Qatar Airways à destination de Doha, jeudi, comprenait une centaine de personnes, dont 10 Américains et 11 résidents permanents aux États-Unis, 43 Canadiens et 13 Néerlandais.
L’annonce de la reprise des vols a attiré vendredi quelques Afghans aux abords de l’aéroport. Une femme, avec des enfants portant chacun un sac à dos, a négocié avec des Taliban pour qu’ils la laissent entrer dans l’enceinte. “Si je ne peux pas partir, tuez-moi”, leur a-t-elle lancé, selon un journaliste de l’AFP sur place.
“Elle dit : ‘Tuez-moi’, mais je suis un Taliban, je ne tue pas les gens, je ne suis pas là pour ça”, a réagi un capitaine taliban. “Je ne comprends pas ces gens (…). Pourquoi ne restent-ils pas ici et ne travaillent-ils pas ? (…) C’est une situation de fous.”
Des milliers d’Afghans, effrayés par le retour des Taliban ou en quête d’une vie meilleure en Occident, s’étaient massés après la mi-août autour de l’aéroport dans l’espoir de monter à bord d’un des vols du gigantesque pont aérien organisé par les États-Unis et d’autres pays, qui a permis d’évacuer plus de 123 000 personnes, principalement afghanes.
Les évacuations s’étaient déroulées dans une confusion extrême et avaient été marquées par un attentat sanglant, revendiqué par le groupe État islamique, qui avait fait plus d’une centaine de morts, dont 13 soldats américains.
Avec AFP