Pour le deuxième jour consécutif, des Afghanes sont descendues samedi dans les rues de Kaboul pour défendre leurs droits. La manifestation a été dispersée par des gaz lacrymogènes et des tirs de sommation des Taliban.
En Afghanistan, une nouvelle manifestation de de militantes à Kaboul a été interrompue, samedi 4 septembre, par les forces spéciales des Taliban, après des tirs de sommations et l’utilisation de gaz lacrymogènes.
Faire passer le message
La marche des femmes, la deuxième en deux jours à Kaboul, a commencé dans le calme. Le rassemblement était composé d’activistes, féministes, étudiantes ou artistes afghanes, qui souhaitent que la communauté internationale s’intéresse à leur sort face aux Taliban.
Avec des slogans comme “Vous n’avez pas de légitimité sans les droits des femmes, Talibans, Talibans”, le groupe de femmes a déambulé dans les rues de Kaboul, sous le regards d’homme armés.
“On a fait des années d’études, les Taliban ne nous laissent pas travailler, on ne peut pas revenir en arrière”, s’indigne l’une des manifestantes.
Alors que les femmes atteignaient le palais présidentiel, les forces spéciales des Taliban les ont dispersé avec force, tirant en l’air et faisant fuir les manifestantes. Une manifestante interrogée par l’Associated Press, a déclaré qu’ils avaient également tiré des gaz lacrymogènes.
Quelle place pour les femmes dans le futur gouvernement ?
En attendant l’annonce de la composition du gouvernement des Taliban, les appels à intégrer les femmes au sein du nouvel exécutif semblent avoir peu de poids. Le chef adjoint de leur bureau politique au Qatar, Sher Mohammad Abbas Stanekzai a laissé entendre qu’il “pourrait ne pas y avoir” de femmes ministres ou à des postes à responsabilité, jugeant cette option possible uniquement à des échelons inférieurs.
La composition du nouvel exécutif fera donc figure de test quant à la volonté réelle de changement affiché par les islamistes, dont le premier passage au pouvoir (1996-2001) avait été marqué par une politique brutale à l’égard des femmes et des opposants politiques.
Avec AP