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Tokyo 2021 : Susana Rodriguez, championne paralympique et médecin engagée contre le Covid-19

À Tokyo, Susana Rodriguez a décroché le titre de championne paralympique de triathlon. Cette sportive espagnole de 33 ans est aussi médecin. En pleine pandémie de Covid-19, elle a été en première ligne auprès de ses patients.

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Susana Rodriguez est une héroïne nationale en Espagne. Pour son retour de Tokyo, la championne paralympique de triathlon a été accueillie, mercredi 1er septembre, avec les honneurs à l’aéroport de Vigo.

“Heureuse est le mot, il n’y en a pas d’autre”, a-t-elle déclaré à son arrivée selon le journal La Voz de Galicia. Les derniers mois n’ont en effet pas été faciles. La sportive, médecin de profession, a dû préparer les Jeux paralympiques tout en affrontant la pandémie de Covid-19 : “Cela a été dur. Il y a eu des difficultés pour tout le monde à cause du virus.”

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“Le Covid était très grave”

Susana Rodriguez est née aveugle, il y a 33 ans, en raison de son albinisme et d’une maladie du nerf optique. Cela ne l’empêche pas de suivre ses rêves. À l’adolescence, elle mène des études de médecine et, en parallèle, pratique le sport à haut niveau. 

Lorsque la pandémie se déclare au début de l’année 2020, elle est en poste dans un hôpital de Saint-Jacques de Compostelle. Comme elle l’a confié à l’AFP, elle prend conscience très vite que “le Covid était très grave, dès le début”.

Elle utilise alors sa spécialisation en médecine physique et rééducation et aide les patients à se remettre des infections les plus graves. “J’avais aussi peur d’attraper le Covid”, admet la triathlète qui avait terminé 5e aux Jeux de Rio en triathlon.

La sportive décide de se donner à fond pour ses patients. “C’était très difficile. Les gens me demandaient si je préférais le sport ou la médecine, et je ne savais jamais quoi répondre, bien que le sport soit ma passion. Mais la santé est la chose la plus importante pour nous tous. Chaque matin, je vois des gens mourir et sais que cela va s’aggraver”, avait-elle expliqué à l’époque pour le site officiel des Jeux paralympiques.  

“Derrière le sport, il y a l’humanité”

Lorsqu’elle apprend que les Jeux sont finalement repoussés d’un an, c’est le soulagement : “J’attendais vraiment que la nouvelle du report soit annoncée car je pensais que les Jeux paralympiques ne pouvaient pas être célébrés au milieu d’un monde avec un si gros problème de santé publique. Cela confirme que, derrière le sport, il y a de l’humanité.”

Malgré l’énergie déployée à l’hôpital, Susana Rodriguez essaie de se maintenir en forme. Elle n’a pas perdu de vue son objectif. Elle passe des heures sur son tapis de course et son vélo d’appartement entre deux gardes afin de se préparer tant bien que mal pour les Jeux paralympiques. “Je crois que le sport m’a aidée chaque jour à me relever pour pouvoir faire face au travail le lendemain”, a-t-elle expliqué au Times, dont elle a fait la couverture en juillet dernier. 

En plus du Covid, Susana Rodriguez traverse en effet une autre épreuve en début d’année 2020, lorsqu’on lui a diagnostiqué une maladie cardiaque génétique et qu’elle doit suivre un traitement particulier. “Je ne savais pas si je pouvais continuer à pratiquer le sport à un niveau professionnel”, témoigne-t-elle. Mais “l’équipe de cardiologie de mon hôpital a été d’une grande aide, me conseillant dans mes décisions”.

Sa détermination est payante. À Tokyo, elle est montée sur la plus haute marche du podium en triathlon aux côtés de sa guide Sara Loehr. Elles ont partagé ce moment ensemble, main dans la main, un sourire triomphant sur le visage après des mois difficiles. “Dans le monde du sport, ça vaut plus que tout (sa médaille d’or, NDLR)”, a-t-elle lâché samedi après sa victoire, expliquant avoir “fait ses devoirs” en s’entraînant dur.


Susana Rodiguez a doublement marqué l’histoire. Elle est aussi devenue la première athlète paralympique espagnole à concourir dans deux disciplines aux mêmes Jeux puisqu’elle a également participé au 1 500 m (catégorie T11) dimanche, où elle a pris la 5e place.

Interrogée sur son futur par la Voz de Galicia, Susana est restée évasive : “Les Jeux sont physiquement et mentalement exigeants et maintenant j’ai besoin de quelques semaines pour tout digérer et réfléchir. Cet avenir auquel vous faites référence (Paris 2024) n’est pas encore décidé.” 

Avec AFP

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