Le feu baptisé Caldor Fire, qui a déjà parcouru plus de 7 000 km2, en Californie, dans l’Ouest américain, menace la rive sud du lac Tahoe, très prisé des touristes. Les autorités ont ordonné à quelque 22 000 personnes d’évacuer la zone lundi matin.
Des milliers de personnes ont reçu l’ordre d’évacuer, lundi 30 août, la rive sud du lac Tahoe, en Californie, une zone très touristique menacée par un incendie qui dévaste la région depuis plus de deux semaines. Baptisé Caldor Fire, le feu de forêt a déjà parcouru plus de 7 000 km2, détruisant plusieurs centaines de bâtiments et dégageant d’épaisses fumées qui polluent le nord de la Californie.
À la faveur de vents soutenus et d’une extrême sécheresse, les flammes continuaient lundi de progresser en direction de South Lake Tahoe, ville touristique située sur les bords du plus grand lac alpin d’Amérique du Nord, à la frontière avec le Nevada.
“Les conditions et les combustibles sont historiques”, a déploré auprès du San Francisco Chronicle le commandant des pompiers luttant contre l’incendie, Jeff Veik. “Nous allons éteindre ce feu. Mais ce ne sera pas aujourd’hui.”
Sécheresse chronique et crise climatique
Le Caldor Fire n’est qu’un incendie parmi des dizaines d’autres qui ravagent l’ouest des États-Unis, en proie à une sécheresse chronique encore aggravée par les effets du changement climatique. Plus de 7 000 km2 de végétation ont déjà brûlé, soit plus du double de la moyenne à cette période de l’année.
Des dizaines de milliers d’habitants ont dû fuir les flammes, souvent sans savoir quand ils pourraient revenir ni même s’ils retrouveraient leur logement intact. “On a frappé à la porte hier soir vers 22 h pour me prévenir de me tenir prête”, a raconté au journal Sacramento Bee une résidente de South Lake Tahoe, Corinne Kobel. “Et ce matin à 10 h, ce sont les policiers qui sont venus nous dire de partir. Je flippe”, a-t-elle ajouté. Au total, quelque 22 000 personnes ont reçu l’ordre d’évacuer dans la zone lundi matin.
Dimanche, le feu avait parcouru les pentes de Twin Bridges, où les skieurs s’adonnent d’ordinaire aux joies des sports d’hiver. Les canons à neige ont été utilisés pour tenter d’humidifier le terrain et tenir ainsi les flammes à distance.
Dixie Fire
Le chef des pompiers de Californie, Thom Porter, a relevé que l’incendie avait progressé de près de 80 km2 durant la nuit, lorsque la couverture nuageuse s’est dissipée. “Lorsque l’air se dégage, ça enlève le couvercle sur votre casserole d’eau bouillante”, ce qui fait comme un appel d’air, a-t-il dit au Sacramento Bee. “C’est la même chose avec un incendie”, a-t-il expliqué.
Plus au nord, le gigantesque Dixie Fire continuait de s’étendre, après avoir englouti plus de 3 000 km2 depuis son départ, voici six semaines. Lundi matin, rien qu’en Californie, plus de 15 000 pompiers luttaient sur le terrain contre une quinzaine de feux de forêt de grande ampleur.
Leur nombre et leur intensité se sont multipliés ces dernières années dans l’ouest des États-Unis, avec un très net allongement de la saison des incendies. Selon les experts, ce phénomène est notamment lié au réchauffement de la planète: l’augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroits forment un cocktail incendiaire idéal.
Avec AFP