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Afghanistan : “Nous avons aidé l'armée française, notre vie est en danger”

Alors que la France a officiellement mis fin à ses évacuations, de nombreux Afghans ayant travaillé pour la France attendent toujours à Kaboul d’être évacués. Notre envoyé spécial, Cyril Payen, est allé à leur rencontre. Témoignages.

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“Maintenant il est trop tard.” Alors que l’armée américaine doit quitter l’Afghanistan mardi 31 août, une majorité de pays ont mis fin, ces derniers jours, à leurs opérations d’évacuation à l’aéroport de Kaboul. Parmi eux, la France a fermé son pont aérien vendredi après avoir mis à l’abri “près de 3 000 personnes, dont plus de 2 600 Afghans”, selon la ministre des Armées, Florence Parly. Mais de nombreux personnels civils de recrutement local (PCRL) afghans ayant travaillé pour la France se trouvent toujours dans le pays.

“J’ai reçu un e-mail sur lequel il est écrit que je dois me tenir prêt, avec ma famille, pour partir dans les plus brefs délais. Il dit que l’ambassade allait me téléphoner et que je devais préparer mes bagages”, témoigne un ancien traducteur de l’armée française auprès de France 24. “On a vendu tout ce qu’on avait. Maintenant, on n’a plus rien”, poursuit-il, sous couvert d’anonymat.

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“Nous sommes allés à l’aéroport mais nous n’avons pas réussi à passer les portes. Avant ça, j’avais fait tous les papiers et je les avais envoyés selon la procédure indiquée par les ministères de la Défense et des Affaires étrangères”, raconte un second ex-collaborateur de l’armée française. “Mais à l’ambassade de France, ils nous on dit d’attendre, que le dossier était en cours de traitement. On a attendu. Mais maintenant il est trop tard.”

>> À lire aussi : Rapatriement des alliés afghans de la France : “Tout se joue au barrage de l’aéroport”

“Notre vie est en danger”

Au total, 1 067 PCRL, dont 538 interprètes, ont travaillé pour la France en Afghanistan depuis 2001, selon un rapport parlementaire publié en avril 2021. Parmi eux, “222 ex-PCRL et leurs familles, soit près de 800 personnes”, selon la ministre des Armées, Florence Parly, ont été évacués à partir de 2012. Depuis la prise de pouvoir des Taliban, environ une vingtaine d’autres ont pu quitter le pays.

“Ils pourraient constituer une des cibles prioritaires pour les Taliban, qui les recherchent déjà”, rappelle un membre d’un réseau clandestin qui officie à Kaboul pour leur venir en aide. “Ils ont aidé des étrangers, et c’est une ligne rouge pour les Taliban.”

Pour beaucoup d’entre eux, la situation est perçue comme un abandon et une promesse non tenue de la part du gouvernement français. “Nous ne pouvons pas quitter notre patrie parce que les Taliban fouillent dans les téléphones et regardent tous les détails”, explique un troisième individu. “La situation est très mauvaise, notre vie est en danger. Nous avons travaillé pour l’armée française, au service du peuple français en Afghanistan. Maintenant nous demandons que nous tous soyons évacués du pays.”

Et pour un dernier de conclure : “nous demandons à l’armée française de se souvenir, qu’il fut un temps où c’est nous qui avons aidé ses soldats, qui les avons accompagnés dans leurs missions.”

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