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Attentats à l'aéroport de Kaboul : le groupe État islamique peut-il frapper de nouveau ?

Au lendemain du double attentat perpétré aux abords de l’aéroport de Kaboul, les craintes de nouvelles attaques sont omniprésentes. Le groupe État islamique peut-il de nouveau frapper ? Notre journaliste Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes, nous livre son analyse.

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L’organisation État islamique (EI) a revendiqué, jeudi soir, l’attaque qui a frappé les abords de l’aéroport de Kaboul, en Afghanistan. Au moins 85 personnes sont mortes dans l’attentat, dont au moins 13 militaires américains sur les 5 200 qui sécurisent l’aéroport. 

Alors que la situation est déjà chaotique dans la capitale afghane, peut-on s’attendre à de nouvelles attaques de la part de l’EI ? Spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, Wassim Nasr livre son éclairage sur les risques de voir se multiplier les attentats. “L’EI en Afghanistan a les moyens de conduire ce genre d’attaques, avec des kamikazes, des voitures piégées ou des tirs de roquette”, dit-il notamment, évoquant le dernier attentat revendiqué, en juillet dernier, contre le palais présidentiel.

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Par ailleurs, explique le journaliste, la situation à l’aéroport de Kaboul représente une réelle opportunité pour l’EI d’atteindre aussi bien les ressortissants européens que les Afghans candidats à l’exil.

Un coup dur pour le nouveau pouvoir

En effet, précise-t-il, la cohue à l’aéroport Hamid Karzaï permet une concentration des cibles privilégiés de l’EI, “des ressortissants occidentaux et des Afghans considérés comme des espions ou des vendus, et qui essaient de quitter le pays dans les valises des Occidentaux“, ajoute Wassim Nasr. “C’est une opportunité de faire des scores : 13 militaires tombés, c’est inédit pour l’EI, depuis sa version califale en 2014.”


Quid des Taliban, qui ont condamné ces attaques, et de leur capacité à maintenir la sécurité ? Cela ne fait aucun doute, répond le spécialiste des mouvements jihadistes, c’est un coup dur pour le nouveau pouvoir.

“On voit que conduire une campagne militaire n’est pas synonyme de pouvoir tenir une ville en pensant à la sécurité de la ville et au quadrillage d’une population de 4 millions de personnes”, dit-il. Jusqu’ici, les Taliban ont pu contenir l’EI en bénéficiant de la présence occidentale afin de priver le groupe jihadiste de son sanctuaire territorial.

Mais les Taliban eux-mêmes ont essuyé plusieurs attentats perpétrés par la main de l’EI, rappelle Wassim Nasr. Y compris pendant leur campagne contre le gouvernement afghan. “Il y a eu une période d’accalmie de 11 jours, mais c’était en préparation de quelque chose de plus important.”

Le paradoxe des Taliban, “main dans la main avec les Américains”

Sur la réponse à donner à une telle menace, le journaliste de France 24 souligne que la double attaque de jeudi révèle, ou va révéler, un certain paradoxe. “Les Taliban se retrouvent dans une position de faire du contre-terrorisme, main dans la main avec les Américains : ils ont d’ailleurs échangé des informations sécuritaires avec eux pour contrer l’EI.”

Dès lors, une question demeure, achève Wassim Nasr. “Il faut voir si les États-Unis vont continuer à bombarder en Afghanistan contre l’EI, avec l’aval des Taliban, ou pas.”

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