Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, porté au pouvoir en juin pour remplacer Benjamin Netanyahu, sera reçu jeudi par le président américain, Joe Biden. Les discussions devraient principalement s’articuler autour de la lutte contre le programme nucléaire iranien et le renforcement du soutien des États-Unis à Israël.
Le président américain Joe Biden reçoit, jeudi 26 août, le Premier ministre israélien Naftali Bennett pour des discussions centrées sur la lutte contre le programme nucléaire iranien et le renforcement du soutien à Israël.
Le déplacement sera l’occasion pour les deux hommes de se jauger après la prise de fonctions en juin du nouveau Premier ministre de l’État hébreu.
“Ce sera leur première rencontre en face à face” et il s’agira de “vraiment apprendre à se connaître”, a dit à des journalistes un haut responsable de l’administration Biden.
Naftali Bennett, 49 ans, a été porté au pouvoir pour remplacer Benjamin Netanyahu par une coalition idéologiquement divisée, et dans laquelle son parti à la réputation belliciste ne tient qu’une poignée de sièges.
“Il y a un nouveau gouvernement aux États-Unis et un nouveau gouvernement en Israël, et j’apporte avec moi de Jérusalem un nouvel esprit de coopération”, a déclaré le Premier ministre israélien.
En amont du déplacement, son premier à l’étranger en tant que Premier ministre, Naftali Bennett a affirmé devant la presse que Joe Biden était “un vieil et vrai ami de l’État d’Israël”.
Pour Dan Kurtzer, ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, la visite du Premier ministre donnera un nouveau ton aux relations américano-israéliennes après les 12 ans de l’ère Netanyahu.
“Netanyahu était convaincu qu’il savait mieux que le président avec qui il traitait ce que les États-Unis devraient faire”, a déclaré à l’AFP Dan Kurtzer.
Avec Naftali Bennett en revanche, “même s’il existe des différences sur la politique à mener, et il y en aura, les deux seront capables d’échanger sans cette couche de manque de respect”, a soutenu l’ancien ambassadeur.
“Agressions régionales” de l’Iran
Naftali Bennett a déjà affirmé que l’Iran serait le principal sujet de sa visite. Les États-Unis tentent actuellement de revenir sur la décision de l’ancien président Donald Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 qui avait levé les sanctions sur l’Iran en échange de restrictions sur son programme nucléaire.
Depuis cette décision, l’Iran est revenu sur certains engagements-clés, y compris sur l’enrichissement d’uranium.
“Le Premier ministre pense que revenir au sein de l’accord sur le nucléaire iranien (…) est une erreur”, a affirmé un haut responsable israélien à la presse, jugeant que l’accord n’avait pas freiné les “agressions régionales” de l’Iran.
Naftali Bennett a déclaré qu’il présenterait un “plan méthodique” à Joe Biden à ce sujet.
Lors de sa visite dans la capitale américaine, Naftali Bennett a rencontré mercredi le secrétaire d’État, Antony Blinken, et le ministre de la Défense, Lloyd Austin.
L’engagement des États-Unis envers la sécurité d’Israël reste “inébranlable”, a dit Antony Blinken au Premier ministre israélien.
La question des deux États : “pas pertinente et non existante”
Des conseillers de Naftali Bennett ont par ailleurs affirmé que le Premier ministre n’avait pas l’intention d’évoquer la reprise des discussions sur la mise en place d’un État palestinien sur les territoires annexés par Israël en 1967.
La question des “deux États n’est pas pertinente, (elle est) non existante”, a déclaré un haut responsable à la presse.
Le gouvernement de Joe Biden soutient une solution à deux États et a remis en place les aides aux Palestiniens s’élevant à plusieurs centaines de millions de dollars, dont la plupart avait été supprimées par Donald Trump.
Pour Shibley Telhami, professeur sur la paix et le développement à l’université du Maryland, le déplacement à Washington pour rencontrer le président Biden confère de la légitimité à Naftali Bennett.
Le soutien de Joe Biden au Premier ministre contraste avec les critiques croissantes adressées à Israël par des démocrates progressistes au Congrès, comme Alexandria Ocasio-Cortez.
Mais le président a résisté aux demandes d’un certain nombre d’élus démocrates pour des restrictions plus fortes sur les aides à Israël, se concentrant sur d’autres questions comme la pandémie et l’Afghanistan. “L’idée que ce n’est pas une question prioritaire protège Bennett”, selon Shibley Telhami.
Avec AFP