Au Niger, seize militaires ont été tués et neuf autres blessés dans une attaque menée mardi par le groupe Boko Haram, a annoncé mercredi le ministère de la Défense. Une cinquantaine d’assaillants ont également été tués dans les combats déclenchés par cette attaque.
Seize soldats ont été tués lors d’une attaque menée, mardi 24 août, par le groupe jihadiste Boko Haram à Baroua, une localité du sud-est du Niger proche du Nigeria, a annoncé mercredi le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indatou, dans un communiqué transmis à l’AFP.
Mardi “aux environs de 1 h 10 (0 h 10 GMT), les positions de nos Forces de défense et de sécurité à Baroua, dans la région de Diffa, ont fait l’objet d’une attaque par plusieurs centaines d’éléments de Boko Haram venus par le lac Tchad”, tuant “seize” soldats et en blessant “neuf” autres, a fait savoir le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indatou, dans un communiqué transmis à l’AFP.
“Côté ennemi, une cinquantaine de terroristes” ont été “neutralisés” et “une quantité importante d’armes et de munitions de différents calibres saisies”, affirme le texte.
C’est la première attaque visant Baroua, localité riveraine du lac Tchad, depuis le retour le 20 juin de plus de 6 000 habitants qui avaient fui les atrocités des jihadistes en 2015.
Récent retour des habitants à Baroua
Selon les autorités locales, entre juin et juillet, 26 573 personnes ayant fui ces violences avaient été reconduites dans 19 villages, dont Baroua. La sécurité avait été “renforcée” autour de ces villages, avaient-elles affirmé.
“Compte tenu de l’évolution positive de la situation (sécuritaire) sur le terrain, le gouvernement” a décidé “de donner son feu vert aux populations déplacées pour retourner dans leurs villages d’origine”, avait alors déclaré Issa Lémine, gouverneur de la région de Diffa, en accueillant les premiers arrivants à Baroua.
Avant leur rapatriement, ces déplacés avaient trouvé refuge dans des sites autour de villages plus sécurisés, des camps de l’ONU ou encore chez des proches à travers toute la région.
La région de Diffa, frontalière du Nigeria, abrite 300 000 réfugiés nigérians et déplacés internes, chassés par les exactions des jihadistes du groupe nigérian Boko Haram et de sa branche dissidente État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), selon l’ONU.
Le Niger pris en étau entre Boko Haram et les jihadistes du Sahel
Début août, la présidence du Niger avait annoncé son intention de construire une base aérienne pour renforcer sa lutte contre les groupes jihadistes dans la région de Diffa.
Mais le Niger doit également faire face aux actions de groupes jihadistes sahéliens, dont l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), dans sa partie ouest, où les attaques sont régulières et sanglantes, visant civils et militaires.
Le 16 août, au moins 37 civils, dont une dizaine de femmes et d’enfants, avaient été massacrés lors de l’assaut contre un village par des hommes armés venus à moto.
Et deux semaines auparavant, le 31 juillet, ce sont 15 militaires qui avaient été tués dans une embuscade tendue dans le département de Torodi, dans le sud-ouest du pays.
Avec Reuters et AFP