Le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a évoqué, lundi, la possibilité de proposer une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 à partir de septembre aux personnes à risque, afin de renforcer leurs défenses immunitaires. La Haute Autorité de santé doit s’exprimer sur la question ces prochains jours.
À l’image de certains pays, la France va sans doute proposer, à partir du mois de septembre, une troisième dose de vaccin contre le Covid-19. Interrogé au micro de BFMTV lundi 23 août, Olivier Véran a confirmé que ce scénario est à l’étude.
Le ministre de la Santé a sollicité l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS). Celle-ci “va nous informer bientôt” quant à l’utilité d’une troisième dose pour les personnes les plus vulnérables. D’après Olivier Véran, la HAS “nous dira probablement de faire cette troisième injection chez toutes les personnes âgées de 65 ans et plus, qui sont traditionnellement appelées à se faire vacciner contre la grippe, et chez ceux, plus jeunes, atteints de maladies chroniques, qui sont très fragiles”.
“On pourrait démarrer début septembre. Il y aurait forcément un délai d’au moins six mois entre la deuxième et la troisième injection”, a ajouté le ministre. Ailleurs dans le monde, Israël a déjà passé le cap sur cette question: depuis le 1er août, les plus de 60 ans vaccinés peuvent, sous conditions, recevoir une troisième dose. L’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis vont aussi proposer une troisième dose à partir de septembre.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), elle, a déjà donné son point de vue : “les données actuelles n’indiquent pas que les rappels sont nécessaires” et il faut “attendre que la science nous dise quand les rappels sont nécessaires, quels groupes de personnes et quels vaccins ont besoin de rappels”, a déclaré Soumya Swaminathan, scientifique en chef de l’agence onusienne, le 18 août à Genève, en Suisse. En outre, l’OMS préconise de donner la priorité aux zones à faibles taux de vaccination avant tout.
Un taux de vaccination parmi les plus élevés au monde, un pass sanitaire efficace et adopté par les Français, une capacité à tester massivement au cœur de l’été, nous ont permis d’éviter aujourd’hui un reconfinement malgré une forte vague portée par le variant delta.
— Olivier Véran (@olivierveran) August 23, 2021
“Moins d’inquiétude qu’il y a un mois”, mais la vigilance ne doit pas être relâchée
En France, on comptait 11 007 patients hospitalisés lundi, dont 2 215 en réanimation, loin du pic de la troisième vague. “C’est le résultat de la vaccination et du passe sanitaire”, a assuré à BFMTV Olivier Véran, satisfait de l’adhésion des Français aux dernières mesures prises. Le ministre a toutefois mis en garde quant aux conséquences possibles de la fin des vacances et du retour des Français de zones plus touchées par le Covid-19 cet été, notamment dans le sud du pays. S’il estime que la situation actuelle permet de “regarder devant nous avec moins d’inquiétude qu’il y a un mois”, il appelle chacun à être “extrêmement vigilant”.
La situation est particulièrement préoccupante en Outre-mer. En Guadeloupe et en Martinique, “les hôpitaux sont pleins à craquer”, a noté Olivier Véran, qui y “voit la différence entre un territoire vacciné (la métropole, NDLR) et un qui ne l’est pas”. “L’urgence absolue est que les 15 % de Français restant (non vaccinés) aillent se faire vacciner”, a-t-il ajouté.
Le ministre de la Santé a également déclaré que, selon les analyses de l’Institut Pasteur, la France pourrait “avoir atteint le pic de réanimation dans quelques jours” avant une possible “stabilisation des entrées et des sorties en réanimation”. Le pays pourrait ainsi “éviter la saturation des hôpitaux” et ensuite “espérer une baisse”.
Depuis le début de la crise sanitaire, 113 480 personnes sont mortes du Covid-19 en France. Par ailleurs, 47 620 552 personnes ont reçu au moins une injection, soit 70,6 % de la population totale, et 41 637 794 personnes ont désormais un schéma vaccinal complet, soit 61,8 % de la population totale.
Avec AFP et Reuters